Ku:Rin, l’invention révolutionnaire mais oubliée d’un moteur à air comprimé dévoilé par Toyota en 2011

En 2011, Toyota a dévoilé la Ku:Rin, une voiture dotée d’un moteur à air comprimé. Si le grand public a oublié l’existence de cette technologie révolutionnaire, de nombreux ingénieurs continuent de s’intéresser à celle-ci pour développer des voitures écologiques.

Avec des ventes qui ont dépassé 10 millions d’unités en 2023, selon Statista, les voitures électriques constituent aujourd’hui les principales solutions pour la décarbonation des transports routiers. Toutefois, en raison d’une capacité d’extraction limitée sur le moyen terme, les risques de pénurie des matériaux nécessaires à la fabrication des batteries de ces types de véhicules sont relativement élevés. D’après des chiffres publiés sur le site d’ENGIE, il est possible que la demande en lithium atteigne 90 fois la production actuelle. Pour faire face aux éventuelles pénuries, tout en poursuivant les démarches visant à décarboner les transports, d’autres technologies peuvent être exploitées, à l’instar de la Ku:Rin. Conçue par des ingénieurs de Toyota il y a plus de 10 ans, cette dernière est un véhicule à air comprimé qui n’utilisait pas de carburant ni d’électricité.

L’air comprimé pour actionner les pistons

La Ku:Rin était un monoplace à trois cylindres de 3,5 m de long et de 0,8 m de large, développé par une équipe d’ingénieurs de Toyota appelée « Yume no Kuruma Kobo ». Elle était équipée d’un réservoir stockant de l’air comprimé et fonctionnait comme une machine à vapeur. En effet, elle utilisait la force motrice de l’air sous pression pour actionner les pistons du véhicule et le propulser. Durant un test effectué au mois de septembre 2011, cette voiture révolutionnaire a réussi à atteindre une vitesse de 129,2 km/h. Cependant, malgré sa technologie innovante et son côté écologique, elle est toujours restée au stade de prototype et aucun modèle commercialisable n’a vu le jour.

Une vitesse enregistrée à plus de 129 km/h pour ce prototype de véhicule à air comprimé développé par des ingénieurs de Toyota.
Une vitesse enregistrée à plus de 129 km/h pour ce prototype de véhicule à air comprimé développé par des ingénieurs de Toyota. Crédit photo : 朝日新聞デジタル (capture d’écran vidéo YouTube)

Une autonomie trop faible

Si Toyota n’a jamais pu passer à l’étape de la production à grande échelle et à celle de la commercialisation, c’était en grande partie dû à l’autonomie de la Ku:Rin. En effet, cette dernière devait être rechargée en air comprimé (à l’aide d’un compresseur) tous les 3,2 km et ne pouvait être utilisée que pour réaliser de courts trajets, de manière occasionnelle. Outre l’autonomie, la densité énergétique de l’air comprimé est trop faible par rapport à celle des accumulateurs et des carburants traditionnels. Ce qui représentait un obstacle à l’utilisation de cette technologie dans des voitures homologuées. Pour information, lors de la conception, l’entreprise japonaise ne s’est jamais fixée comme objectif de la commercialiser. Ce monoplace a juste permis à la marque de prouver la faisabilité de cette technologie innovante.

Un système à air comprimé dans des moteurs hybrides

Bien que la Ku:Rin n’ait jamais dépassé le stade de prototype, son moteur à air comprimé suscite encore actuellement l’intérêt de nombreux ingénieurs. Des chercheurs de Toyota ont eu l’idée d’intégrer cette technologie dans des moteurs hybrides. Grâce à cette combinaison, il est possible de récupérer l’énergie générée par le freinage, de la stocker et de réaliser d’importantes économies de carburant, sans recourir à des batteries à la fois coûteuses et volumineuses. D’autre part, des scientifiques suédois sont parvenus à améliorer l’efficacité d’un moteur hybride de 60 % en l’utilisant conjointement avec un système à air comprimé. À noter que la force motrice de l’air peut constituer une excellente solution pour réduire significativement la consommation de carburant des voitures équipées de moteur à combustion interne et, par conséquent, les émissions de gaz à effet de serre. Trouvez-vous dommage qu’une telle technologie soit restée au stade de prototype ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Raharisoa Saholy Tiana

Je m’appelle Tiana et je suis journaliste professionnelle. J’ai une affinité particulière pour les sujets d’actualités et sur tout ce qui a trait à l’environnement, à l’innovation et au lifestyle. Depuis plusieurs années, j’ai couvert un large éventail de sujets liés entre autres aux questions environnementales et aux nouvelles technologies. Chez Neozone, j’interviens pour vous faire découvrir ces sujets fascinants, qui peuvent apporter de grands changements dans la société et qui méritent d’être mis en lumière. De nature curieuse et créative, j’ai toujours voulu devenir une journaliste web francophone. Après avoir obtenu mon diplôme de maîtrise en droit privé à l'université d’Antananarivo, j’ai décidé de me former aux métiers de la rédaction. J’ai commencé dans une agence web locale, avant de me lancer dans le « freelancing ». Cela fait plus de 10 ans que j’évolue dans ce secteur, en collaborant notamment avec de nombreuses agences et sites internationaux. Cette citation de Léon Trotsky m’inspire et me motive au quotidien : « La persévérance, c'est ce qui rend l'impossible possible, le possible probable et le probable réalisé. »

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