Le saviez-vous que la France est le premier producteur européen de chanvre industriel ? Selon la Commission européenne, plus de 60 % de la production de l’UE est attribuée à l’Hexagone. Ce qui n’est pas étonnant, dans la mesure où l’on dénombre plus de 1 400 producteurs et plus de 20 000 hectares de surface cultivée dans le pays, comme nous pouvons le voir sur le site de SEMAE (Interprofession des semences et plants). Le chanvre est une plante aux multiples usages, d’où son intérêt dans plusieurs domaines tels que celui du textile, de la construction, l’industrie alimentaire, etc. Considérée comme un déchet par les cultivateurs, la biomasse résiduelle de chanvre peut, par exemple, être utilisée dans la fabrication de pellets et de biochars. En République Tchèque, des chercheurs ont mis en avant l’importance et la polyvalence de cette plante en effectuant, entre autres, une évaluation économique de la biomasse résiduelle de plusieurs variétés pour la production de biochar à l’échelle industrielle.
Diverses variétés testées sur le terrain
Les chercheurs ont mené des expériences sur le terrain, avec 6 variétés de chanvres, à savoir la Finola, la Santhica, la Fedora, la CS, la Tisza et la Kompolti. D’après eux, les résultats sont prometteurs puisque, hormis la grande adaptabilité des différentes variétés, l’analyse économique leur a permis de démontrer l’avantage de l’exploitation de la biomasse résiduelle dans la production de biochar. Ils ont indiqué que les propriétés de texture du bio-charbon produit à partir de la biomasse résiduelle des variétés qu’ils ont cultivées correspondaient à celles des biochars commerciaux de qualité. Celles-ci respectaient les limites liées à l’utilisation de ces matériaux dans diverses applications, telles que le traitement de l’eau ou l’amendement du sol. Les chercheurs affirment qu’ils se sont concentrés sur la sélection des variétés les plus adaptées pour produire des biochars de haute qualité, qui pourraient améliorer considérablement l’efficacité économique de la culture du chanvre.
Un grand potentiel d’utilisation des déchets de chanvre à des fins énergétiques
L’équipe de recherche souligne également qu’une évaluation de la biomasse végétale de chanvre est possible pour différents produits, tels que les graines, les fibres et les chènevis. Pour eux, ces déchets sont utiles et ont un grand potentiel s’ils sont utilisés à des fins énergétiques, par exemple, comme biomasse en remplacement des combustibles fossiles. Notons que la biomasse est aujourd’hui une source d’énergie renouvelable très utilisée, avec l’énergie éolienne et solaire. En Europe, par exemple, elle représente environ 60 % des EnR, et à peu près 75 % de la consommation totale de bioénergie est destinée au chauffage et au refroidissement.
La biomasse résiduelle de chanvre pour fabriquer des pellets
Hormis la production de biochar, la biomasse résiduelle récoltée (après séchage à environ 16 % d’humidité) peut être comprimée en balles, en briquettes ou en granulés. En parlant de granulés, les pellets de chanvre sont réputés être plus économiques et écologiques que les pellets de bois. Ils ne produisent que très peu de cendres et de particules fines lors de leur combustion. Par ailleurs, leur capacité thermique, leur densité et leur combustion homogène assurent un rendement élevé. Les granulés de chanvre sont une excellente alternative aux granulés de bois, nous avions d’ailleurs rédigé un article à ce sujet.
Bien que prometteurs, ils font cependant face à certains défis, entre autres au niveau de la technologie et de l’infrastructure nécessaires à la transformation de la biomasse résiduelle. Voilà pourquoi, actuellement, la production de granulés de chanvre reste limitée en France et en Europe. Plus d’informations sur le site de la Commission européenne. Avez-vous déjà utilisé des produits à base de chanvre comme des pellets, du textile, de l’isolation ou autre ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .