Hormis la raréfaction de l’eau douce, l’augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles et les impacts négatifs sur la biodiversité, le changement climatique fragilise les fondations des bâtiments. En effet, en raison du retrait-gonflement des sols argileux, de nombreuses constructions subissent des fissures plus ou moins graves, au niveau de leurs éléments en béton. En France, selon les chiffres issus du recensement réalisé par le ministère en charge de l’écologie en 2021, 48 % des sols du territoire métropolitain et environ 10,4 millions de maisons individuelles sont exposés à ce phénomène. Dans le but d’améliorer la durée de vie des structures et de réduire les dépenses liées aux réparations, des chercheurs australiens de la RMIT University ont utilisé des fibres de tapis pour fabriquer du béton plus résistant aux fissures.
Une augmentation de la résistance de 40 %
Dans le cadre de leurs recherches, les scientifiques de l’Institut royal de technologie de Melbourne ont mis au point des échantillons de béton de laboratoire à partir de textiles mis au rebut. D’après le Dr Chamila Gunasekara, le chercheur principal de l’Université, l’utilisation des fibres de tapis a permis d’augmenter la résistance du béton de 40 %. Il a également déclaré que la technique développée par son équipe a réduit de 30 % les fissures causées entre autres par le retrait du matériau et a amélioré sa durée de vie. Pour information, les chercheurs de la RMIT University ont collaboré avec Textile Recyclers Australia, Godfrey Hirst Australia et des conseils de l’État de Victoria dans la réalisation de leurs recherches.
Une solution pour réduire les déchets
Si l’utilisation de textiles usés dans la fabrication du béton permet de prévenir efficacement les fissures, elle contribue aussi à la réduction des déchets et, par conséquent, à la protection de l’environnement. Le Dr Shadi Houshyar a déclaré que 70 % des tissus mis au rebut pourraient être transformés en fibres et intégrer la fabrication du matériau développé par son équipe. Outre les tapis et les moquettes, ce spécialiste des textiles et des matériaux de la RMIT University a mis l’accent sur les vêtements destinés à la lutte contre les incendies qui, selon lui, sont difficiles à recycler. Leur utilisation dans la fabrication du matériau de construction innovant permettrait donc de limiter les déchets polluants et leur impact environnemental.
Des essais sur le terrain
Après avoir fabriqué des échantillons, les chercheurs prévoient de réaliser des tests, afin d’évaluer les performances de leur béton dans des conditions réelles. Leur projet est soutenu par des partenaires industriels, mais également par le gouvernement, et ils collaborent actuellement avec Andrzej Cwirzen, un professeur de l’Université de technologie de Luleå, pour la modélisation informatique. Il est à noter que cette technologie développée par les scientifiques de la RMIT University se présente comme une excellente solution pour rendre les constructions plus fiables, dans les années à venir.
Avec l’accélération du réchauffement climatique, les constructions soumises à d’importants risques de fissures causées par le retrait-gonflement des sols argileux devraient grandement augmenter. D’après des chiffres publiés sur Callendar Climate Intelligence, 16,2 millions de maisons pourraient être exposées à ce phénomène lié au changement climatique. Plus d’informations sur cette news du RMIT. Un béton qui serait plus résistant aux fissures en intégrant des textiles recyclés, cela parait plutôt une bonne idée, qu’en pensez-vous ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .