Avec plus de 15 000 usines opérationnelles dans le monde, dessaler l’eau de mer permet à de nombreuses personnes à travers la planète d’avoir accès à l’eau potable. Cette technique aide ainsi à assurer la sécurité hydrique pour les générations futures dans un contexte environnemental alarmant. Il faut savoir que la désalinisation ne permet pas seulement d’éliminer le sel, mais aussi les contaminants et les minéraux présents dans l’eau de mer et l’eau saumâtre. Cependant, les processus existants sont peu efficaces et consomment beaucoup d’énergie, ce qui accroît leur empreinte carbone. Partant de ce constat, le professeur Haolan Xu, chercheur en science des matériaux et ses collègues de l’UniSA ont conçu une technique pour faciliter l’évaporation de l’eau de mer lors du dessalement.
Des minéraux bon marché
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de noter qu’une étude qui détaille cette percée a été publiée dans la revue Advanced Materials. De plus, la recherche a vu la participation de scientifiques affiliés à plusieurs universités et instituts basés en Chine et en Australie. Parmi eux figurent l’Université d’Australie-Méridionale, l’Institut de technologie avancée de Shenzhen, l’Université Jiao Tong de Shanghai et l’Université d’Adélaïde. Pour améliorer le rendement des appareils de désalinisation, l’équipe a introduit des minéraux argileux peu coûteux et facilement accessibles dans un évaporateur à hydrogel photothermique flottant. Les minéraux en question sont à base de nanotubes d’halloysite, de bentonite, de zéolite, de nanotubes de carbone et d’alginate de sodium.
Une efficacité impressionnante
En mettant en œuvre une telle approche, les chercheurs affirment avoir réussi à augmenter le taux d’évaporation de l’eau de mer de 18,8 % par rapport à celui de l’eau douce. Cette amélioration découlerait du processus d’échange d’ions au niveau de l’interface air-eau. « Les minéraux enrichissent sélectivement les ions magnésium et calcium de l’eau de mer vers les surfaces d’évaporation, ce qui augmente le taux d’évaporation de l’eau de mer. Ce processus d’échange d’ions se produit spontanément lors de l’évaporation solaire, ce qui le rend très pratique et rentable », a déclaré le professeur Haolan Xu.
Des essais prometteurs
Ce travail est d’autant plus révolutionnaire dans la mesure où avec les procédés existants, le taux d’évaporation de l’eau de mer est d’environ 8 % inférieur à celui de l’eau douce. Fait intéressant, l’évaporateur à base d’hydrogel a conservé ses performances après plusieurs mois de tests dans des conditions réelles. Les scientifiques ne comptent pas en rester là. Ils prévoient de pousser leur recherche plus loin afin d’améliorer le rendement des dispositifs de dessalement. Plus d’infos : onlinelibrary.wiley.com. Des performances prometteuses pour la production d’eau douce à bas cout, souhaitons que ces recherches avancent pour proposer des solutions d’accès à l’eau aux populations. Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .