Dans le domaine de la construction des bâtiments, les matériaux ancestraux reviennent en force, pour limiter les impacts environnementaux des matériaux classiques. Ainsi, depuis des milliers d’années, on utilise la terre crue pour construire des maisons, mais celle-ci représente seulement 15 % des matériaux utilisés dans le bâti selon les archives de la terre cuite. Du côté de Marseille, quatre jeunes passionnés, Léa Bouillot, Vincent Morossini, Romain Kowalczyk et Yannis Moncelon ont fondé l’association Raz-de-Terre. Ils se sont rencontrés lors d’une formation en éco-construction, et ont décidé de retrousser leurs manches pour redonner à la terre crue, ses lettres de noblesse. En transformant la terre crue en briquettes de construction, dans leur briqueterie ouverte en janvier dernier, ils espèrent convaincre les locaux de revenir à la terre crue, limitant ainsi les impacts du béton.
La terre crue : un matériau ancestral revisité
Faire revenir la terre crue au centre des matériaux de construction, voici l’objectif de l’association Raz-de-Terre ! Mais, ils souhaitent aussi moderniser ce matériau que l’on utilisait, mélangé avec de l’eau puis séché pour construire des bâtiments. Néanmoins, leur idée est tout de même de conserver des techniques artisanales. Leurs briquettes sont ainsi produites à partir de terres excavées sur des chantiers de terrassement, une ressource souvent considérée comme un déchet. Lorsque Raz-de-Terre est informée d’un chantier, elle collecte la terre excavée puis lui fait subir différents tests afin de déterminer les proportions optimales d’eau, de paille et, parfois, de sable à y ajouter. Une fois formées, les briques sèchent ensuite naturellement sous le soleil provençal ! C’est évidemment une bonne manière de ne pas engendrer d’empreinte carbone puisque c’est l’énergie solaire qui est utilisée pour le séchage et non l’électricité !
Les atouts écologiques de la terre crue
Je ne vais pas revenir sur le fait que la fabrication soit écologique, c’est une évidence puisqu’elle provient de déchets, et d’un matériau largement disponible partout dans le monde. Son principal atout étant peut-être d’être réemployable à l’infini, avec une empreinte carbone quasi nulle. De plus, la terre crue est une excellente régulatrice thermique et hydrique ainsi qu’un isolant efficace, j’y reviendrai dans le dernier paragraphe. Enfin, et au-delà de la construction à proprement parler, Raz-de-terre s’engage activement dans la sensibilisation. L’association anime des ateliers destinés aux écoles d’architecture et de maçonnerie, et par ailleurs au grand public.
Un petit comparatif entre la terre crue et la laine de verre
Je trouve toujours intéressant de pouvoir comparer deux matériaux en termes de performances thermiques. La terre crue affiche une conductivité thermique (λ) d’environ 0,5 à 1,5 W/m·K et une capacité thermique très élevée, de 800 à 1 000 J/kg·K. Pour la laine de verre, la conductivité thermique est beaucoup plus élevée avec une conductivité thermique (λ) de 0,032 à 0,040 W/m·K, mais une capacité thermique moins élevée avec approximativement 800 J/kg·K. Ainsi, la terre crue sera plutôt utilisée comme régulateur thermique, notamment dans les zones affichant une forte chaleur la journée, pour conserver une certaine fraîcheur à l’intérieur.
Vous souhaitez en savoir plus sur l’association et sur les actions qu’ils mèneront ? Rendez-vous sur leur site officiel : razdeterre.wixsite.com. Selon vous, la terre crue peut-elle devenir une alternative viable aux matériaux industriels dominants dans un monde en quête de solutions durables ? Et, que pensez-vous de l’initiative de l’association Raz-de-Terre ? Donnez-nous votre avis, ou partagez avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .