Imaginez des abeilles artificielles capables de survoler les champs, de virevolter avec agilité et de polliniser les plantes avec une précision remarquable. Alors que les abeilles se meurent, exterminées par les frelons asiatiques, la pollinisation se raréfie inéluctablement. Or, elle est indispensable à la biodiversité évidemment. Pour pallier cette lente destruction des abeilles, faute de pouvoir les protéger toutes, des chercheurs du MIT ont conçu des robots volants à l’image des pollinisateurs naturels, capables d’accomplir des exploits technologiques impressionnants. L’objectif principal, au-delà de la prouesse technologique qu’ils représentent, est d’améliorer l’efficacité de la pollinisation agricole et de pallier le déclin de nos pauvres abeilles. Plongée dans cet univers fascinant.
Un vol record et des acrobaties impressionnantes
Le vol d’une abeille est une particularité de cet insecte, avec plus de 230 battements d’ailes par minute, selon apicolturalaterza.it, elles sont les seules à voler ainsi. Les abeilles robotisées de nos chercheurs américains, ne se contentent pas de planer doucement. Elles battent des records en réalisant des vols stationnaires de plus de 1 000 secondes (soit près de 17 minutes) et en exécutant des figures acrobatiques comme des saltos arrière et des tonneaux. Quant à la vitesse, elles atteignent des vitesses de pointes estimées à 35 cm/s. Pour l’anecdote, les abeilles robotisées peuvent également être pilotées, et « écrire » dans le ciel à la manière du cœur dessiné par la Patrouille de France lors de meetings aériens. Ces prouesses sont possibles grâce à une conception innovante qui optimise autant la légèreté que l’efficacité des robots. Bien entendu, celles-ci sont équipées de capteurs afin d’être utilisées en extérieur.
Une conception inspirée de la nature
Le biomimétisme est probablement le secret des futures technologies : s’inspirer de la nature et des animaux, pour répondre à un besoin humain. Dans cet exemple, les chercheurs ont évidemment puisé leur inspiration dans l’anatomie des abeilles naturelles. Contrairement aux anciens modèles, qui comprenaient quatre unités dotées de deux ailes chacune, le nouveau design est plus épuré : chaque unité dispose d’une seule aile battante, ce qui améliore la stabilité et réduit les interférences entre les ailes. Cette configuration permet aussi de libérer de l’espace pour intégrer des composants électroniques. Les ailes sont ainsi propulsées par des muscles artificiels, et constituées d’élastomères et d’électrodes en nanotubes de carbone. Ainsi, elles reproduisent parfaitement le mouvement des « vraies abeilles » en mouvement.
Vers une agriculture du futur
Outre le côté technologique de ces abeilles artificielles, leur démocratisation pourrait révolutionner et transformer l’agriculture. On peut ainsi imaginer polliniser des zones habituellement délaissées par les abeilles. De plus, les abeilles du MIT ne craignant ni la pollution, ni les frelons asiatiques, l’agriculture en général, pourrait grandement réduire l’utilisation de pesticides. Et, en termes de rendements, ceux-ci ne dépendant plus des conditions climatiques et de la présence des abeilles, ils seraient naturellement plus stables.
Actuellement, les abeilles biomimétiques restent moins performantes que les abeilles réelles, néanmoins, en les multipliant et en les améliorant, elles pourraient devenir un pilier essentiel de l’agriculture de demain. Plus d’informations sur le site du MIT. Et vous, seriez-vous prêts à accueillir ces abeilles artificielles dans nos champs et jardins ? N’hésitez pas à nous donner votre avis, ou à partager avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .