Du plus loin que je me souvienne j’ai toujours été passionnée par l’Histoire. J’étais du genre assidue pendant les cours, au collège puis au lycée, j’aurais même aimé enseigner cette matière. En 3ᵉ, j’ai hérité d’une professeure absolument passionnée par l’une des périodes les plus sombres de notre histoire : la Seconde Guerre mondiale et la Shoah. Cette année-là, j’ai découvert l’Horreur avec un grand H, la Barbarie, ce que des hommes pouvaient faire endurer à d’autres Hommes, Femmes et Enfants : l’extermination, la solution finale, les chambres à gaz, la Déshumanisation d’un peuple entier. Pourquoi ? Parce qu’un homme avait décidé que les Juifs étaient un peuple à exterminer. La folie d’un homme et l’obéissance de ses sbires ont mené à la mort des millions d’innocents pour la seule raison qu’ils étaient Juifs. Alors quand Joy m’a proposé de visionner ce film avant sa sortie, je n’ai pas hésité longtemps, même si je savais que je n’en sortirais pas indemne. Je vous le présente et pour NE JAMAIS OUBLIER, vous recommande de le découvrir.
Le film POURQUOI ? Visages de la Shoah
Avant de vous donner mon sentiment sur le film, je vous explique son importance dans l’Histoire de notre continent. POURQUOI ? Visages de la Shoah, sort en salle, le 30 janvier 2025. Dans ce que je qualifierai d’œuvre d’art ou de mémoire de l’Histoire, nous rencontrons dix survivants, aujourd’hui âgés, qui racontent leur vie avant, pendant et après les camps. Ces dix témoins, sont parmi les derniers qui pourront raconter ce tragique épisode de leurs vies, marqués à jamais par ce qu’ils ont vécu, mais également dans leurs chairs, tous tatoués. Auschwitz était d’ailleurs le seul camp qui tatouait les prisonniers, pour sélectionner ceux qui asserviraient l’Allemagne nazie ou qui seraient exterminés. Je vous recommande un livre, devenu une série : le Tatoueur d’Auschwitz, poignante fiction de ce qui était la réalité de la vie de Lale pendant ses années de camp ! Le film POURQUOI ? Visages de la Shoah est un peu différent de ce que j’ai déjà vu : il cherche à explorer non pas le « comment », mais le « pourquoi » de cet épisode terrifiant de notre Histoire. Ce film, signé par Jean-Marie Montali et Stéphane Krausz, est bien plus qu’un documentaire : c’est une œuvre d’art qui transcende le témoignage pour poser les questions essentielles, et parfois insoutenables, sur cette tragédie sans précédent.
Résumé : un cri de mémoire et de douleur
Dès les premières minutes de ce film, j’ai su que je ne sortirais pas indemne de cette expérience. POURQUOI ? Visages de la Shoah donne la parole à dix survivants, aujourd’hui âgés, qui racontent leur vie avant, pendant et après les camps. Ces hommes et femmes, originaires de toute l’Europe, nous plongent dans l’intimité de leurs souvenirs, évoquant les humiliations, la faim, la peur et la perte de leurs proches. Racontée par la voix grave et vibrante de Charlotte Rampling, l’histoire de ses Juifs, elle donne une dimension supplémentaire aux archives poignantes et aux témoignages filmés.
Chaque mot, chaque silence, chaque regard lourd de souvenirs m’a bouleversée. J’ai pleuré devant tant de barbarie, mais également devant la dignité de ces survivants. Comment un tel déferlement de haine a-t-il été possible ? Et, surtout, comment peut-on continuer à vivre après avoir connu l’enfer sur Terre ? Ces questions m’ont déjà hanté lorsque j’avais lu « J’ai eu 20 ans à Ravensbruck », l’histoire d’une jeune femme, Béatrix de Toulouse-Lautrec, arrêtée en 1944 avec sa mère, puis déportées à Ravensbruck finalement libérées en avril 1945.
La mise en place de l’horreur : un processus glaçant
En entrant davantage dans les détails de ce film, il revient sur les premières mesures antijuives avant la guerre : l’exclusion des Juifs de la vie publique, l’obligation de porter l’étoile jaune et la ghettoïsation. Tout cela s’inscrivait dans une stratégie méthodique visant à déshumaniser un peuple entier. Ces étapes, que j’avais déjà étudiées, prennent ici une dimension encore plus tragique grâce aux récits des survivants. Ils se rappellent la perte progressive de leur dignité, des regards méprisants de leurs voisins, et de la peur constante d’être dénoncés. Puis, vient l’industrialisation de la mort. Auschwitz-Birkenau, centre de cette machine infernale, est décrit dans toute son horreur : les trains bondés, les sélections à l’arrivée, la tonte, le marquage des corps, et bien sûr, les chambres à gaz. L’une des survivantes raconte avoir vu pour la dernière fois le visage de sa sœur dans la file qui menait aux chambres de la mort. Cette scène, décrite avec une simplicité déchirante, m’a laissé sans voix.
Un film qui soulève une question encore aujourd’hui…
Le titre « Pourquoi ? » peut être transposé aujourd’hui. Pourquoi, selon Le Monde, dénombre-t-on en France 1574 actes antisémites en France en 2024 ? Pourquoi cette haine viscérale contre les Juifs subsiste-t-elle 80 ans plus tard ? Pourquoi cet acharnement, jusqu’aux derniers jours de la guerre ? Les réalisateurs ne prétendent pas apporter de réponses définitives, mais ils nous confrontent à nos responsabilités. L’ignorance, l’indifférence, et parfois la complicité ont permis à ce génocide de se dérouler. J’ai toujours parlé à mes enfants de cette période de la Guerre, espérant qu’eux aussi s’y intéressent et que, plus tard, ils transmettent cette Horreur à leurs propres enfants.
Dans quelques années, les survivants d’Auschwitz ne seront plus, et nous serons les seuls garants de cette période pour NE JAMAIS OUBLIER ! Vous l’aurez compris, je pense que POURQUOI ? Visages de la Shoah est un film indispensable. Il ne laisse aucun répit, mais c’est un mal nécessaire, car, il nous oblige à regarder en face ce que l’humanité a de plus sombre, pour ne jamais oublier, et pour continuer à nous interroger. Alors, à vous qui me lisez, oserez-vous aller voir ce film ? Oserez-vous affronter cette question qui traverse les âges et résonne encore aujourd’hui : pourquoi ? Ce sujet vous intéresse ? N’hésitez pas à nous donner votre avis, ou à partager avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .