En France, on estime que les amputations touchent de 8 000 à 10 000 personnes toutes confondues. Selon l’ADEPA, la plupart des amputations réalisées le sont sur des jeunes personnes, en activité professionnelle, à la suite d’un accident. Et, lorsque cela arrive, et que l’on est, comme Geoffroy Moucheboeuf, un surfeur passionné, il devient impossible de pratiquer son activité favorite. Impossible ? Pas tout à fait, car devant l’adversité et la fatalité, ce médecin bordelais a fait un pari audacieux ! Son projet Parasurf, soutenu par la Fondation Bordeaux Université, promet de révolutionner l’accessibilité des sports de glisse pour les personnes en situation de handicap. Imaginez une prothèse qui permet aux amputés des membres inférieurs, de continuer à surfer les vagues ? Découverte.
La naissance de cette invention
L’histoire de Parasurf commence en mars 2020, lorsqu’un accident de la route bouleverse la vie de Geoffroy Moucheboeuf. Percuté par une voiture alors qu’il est en Italie, il doit subir une amputation de la jambe gauche. Lui qui travaille habituellement en réanimation chirurgicale au CHU de Bordeaux se retrouve de l’autre côté du miroir : patient et amputé. Mais, au lieu de se laisser abattre, il canalise son énergie dans un objectif clair : retourner surfer. Rapidement, il se renseigne sur les prothèses existantes et entre en contact avec Eric Dargent, autre surfeur amputé, qui lui prête une prothèse censée convenir à plusieurs sports de glisse. Cette prothèse ne convainc pas le jeune médecin, car non adaptée au surf en particulier : pas assez flexible ni résistante aux éléments marins. C’est ainsi que naît l’idée de créer une prothèse spécialement conçue pour le surf.
Conception d’une prothèse révolutionnaire
Pour mettre au point son projet, Geoffroy Moucheboeuf ne part pas de rien. Il sollicite son réseau d’ingénieurs, rencontrés lors de sa formation aux Arts et Métiers, ainsi que l’Institut de Mécanique et d’Ingénierie de Bordeaux. Avec leur aide, il développe un prototype capable de répondre aux exigences du surf :
- Une triple flexion (hanche-genou-cheville) permettant une posture naturelle sur la planche.
- Une grande résistance à l’eau de mer et au sable, grâce à des matériaux comme l’aluminium et le titane.
- Une adaptabilité aux amputations tibiales et fémorales.
Le projet se concrétise encore davantage grâce au soutien de la startup OrthoProsecure et de son fondateur Henri Blanc, un ingénieur passionné de sports de glisse. La première version de la prothèse est testée directement par Geoffroy, qui, entre deux vagues, ajuste et perfectionne son invention.
Pourquoi pourrait-elle rendre le surf plus accessible ?
Jusqu’à présent, peu de solutions existaient pour les surfeurs amputés. Les prothèses généralistes étaient trop rigides, pas assez flexibles ou trop fragiles pour affronter les conditions exigeantes de l’océan. Avec Parasurf, une nouvelle ère s’ouvre avec comme premier objectif de rendre la prothèse accessible au plus grand nombre. Dans quelques mois, des prototypes devraient être mis à disposition gratuitement en Gironde afin de les tester et bien entendu, de les améliorer.
Parasurf pourrait, par la suite, être adaptée à d’autres disciplines comme le kitesurf ou le paddle. Quant à l’inventeur, Geoffroy Moucheboeuf, lui-même classé cinquième mondial en parasurf, il est la preuve vivante que cette prothèse fonctionne à merveille ! En savoir plus : u-bordeaux.fr. Alors, que pensez-vous de cette invention ? Croyez-vous que des innovations comme celles-ci pourraient transformer le monde du sport adapté ? Ce sujet vous intéresse ? N’hésitez pas à nous donner votre avis, ou à partager avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
