
La fusion nucléaire artificielle, qui consiste à reproduire le processus de production d’énergie à l’intérieur des étoiles, pourrait un jour révolutionner le secteur énergétique en générant de l’énergie propre de façon quasi illimitée. Contrairement aux réacteurs nucléaires conventionnels à fission, qui libèrent de l’énergie par la séparation de gros atomes, les réacteurs à fusion écrasent des atomes légers pour créer un plasma. Ce processus se déroule à très haute température, précisément à plus de 100 millions de degrés Celsius. Alors que jusqu’ici, cette technologie demeure au stade expérimental, les efforts visant à mettre au point le premier réacteur à fusion opérationnel au monde se poursuivent dans les quatre coins du globe. À ce propos, la start-up britannique First Light Fusion explore une piste pour le moins intéressante.
Un concept différent
Avant d’aller plus loin, il convient de noter que cette jeune entreprise est une spin-off de l’université d’Oxford, au Royaume-Uni. Son approche repose sur une technologie nommée « fusion par confinement inertiel ». Cela consiste à tirer un projectile à grande vitesse au lieu de mettre en œuvre des aimants ou des lasers. Comme l’explique notre source, le processus est comparable à la réaction nucléaire au cœur du Soleil combinée au fonctionnement des premières bombes atomiques. Concrètement, la machine développée par First Light Fusion déclenche une réaction lorsque le projectile comprime une cible en utilisant du carburant de fusion.
Des étapes majeures ont déjà été franchies
Le concept présente aussi des similitudes avec le fonctionnement des moteurs à essence où le processus de combustion est initié par une bougie d’allumage. Dans le cas de la fusion par confinement inertiel, la réaction est entrainée par le projectile lancé à très grande vitesse. D’après la start-up, son approche vise à produire une fusion nucléaire stable de manière plus simple et moins coûteuse. Il faut savoir que First Light Fusion a déjà franchi plusieurs étapes clés dans le développement de sa technologie. En mars 2024, elle a fait parler d’elle pour avoir réussi à atteindre une pression record de 1,85 térapascal avec sa machine pulsée avancée, le précédent record mondial étant de 1,5 térapascal.
Encore un long chemin à parcourir
En avril 2024, l’entreprise a aussi attiré l’attention de la communauté scientifique et des internautes en annonçant avoir testé avec succès son canon électrique. Le test consistait à utiliser ce dernier pour allumer un combustible nucléaire dans le cœur d’un prototype de réacteur. Cet essai a permis à First Light Fusion de multiplier par 10 la distance parcourue par son projectile, passant de 1 à 10 cm. Toutefois, pour pouvoir mettre au point un réacteur à fusion fonctionnelle, la start-up aura besoin d’atteindre une distance de plusieurs mètres… Plus d’infos : firstlightfusion.com. Ces recherches aboutiront-elles vers des réacteurs à fusion nucléaire pour une énergie propre ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .