
Votre arbre a pris de la hauteur ces dernières années, et il vous fait de l’ombre… Trop d’ombre pour cet été, vous envisagez donc, assez logiquement, quelques coups de tronçonneuse maîtrisés pour l’abattre ! Attention, abattre un arbre, et même s’il se trouve sur votre propriété privée, c’est jouer avec le feu, les ennuis et votre compte en banque. La loi est sévère avec quiconque abattrait un arbre sans autorisation pour certains. On ne parle pas ici de votre haie de thuyas, mais des espèces protégées, par exemple, ou encore d’arbres remarquables. En enfreignant cette loi, et si vous vous faites prendre en flagrant délit, vous risquez de regretter l’affutage de votre chaîne de tronçonneuse. Décryptage.
Un permis pour tronçonner ?
Non, vous ne pouvez pas couper librement tous les arbres de votre jardin. Avant d’appuyer sur la gâchette de votre tronçonneuse, vous devez vérifier deux critères majeurs : la taille et l’âge de l’arbre. Si le tronc mesure au moins 70 cm de circonférence ou si l’arbre est âgé de plus de 30 ans, une autorisation municipale est obligatoire. Pourquoi ? Parce que ces arbres sont considérés comme des éléments importants du patrimoine arboré et de la biodiversité locale. La démarche s’effectue auprès de votre service d’urbanisme en mairie. En fonction du Plan Local d’Urbanisme (PLU), des restrictions peuvent exister pour certaines zones ou espèces. Un dossier avec photos et justificatifs peut être demandé, et il faudra patienter quelques semaines pour obtenir une réponse… En savoir plus, retrouvez notre article précédent, traitant de l’abattage.
Espèces protégées et arbres classés : gare aux interdictions !
Saviez-vous que la France protège plus de 400 espèces d’arbres ? Parmi elles, on retrouve l’alisier de Fontainebleau, le pin Mugho ou encore le faux-chêne-liège. Ces spécimens, considérés comme rares ou essentiels à l’écosystème, ne peuvent être abattus sans une autorisation spécifique, voire pas du tout. Pour savoir si votre arbre est concerné, consultez la base de données officielle Légifrance ou rendez-vous à la mairie. De plus, certains arbres, même non protégés au niveau national, peuvent être classés comme patrimoine arboré local par la commune. Si votre arbre figure dans le PLU, son abattage peut strictement être interdit, sauf cas exceptionnels comme une maladie ou un danger imminent.
Sanctions et alternatives : coupez… mais pas n’importe comment !
Et, si vous passez outre ces réglementations ? La loi n’est pas tendre avec les contrevenants et, même si c’est pour faire du bois de chauffage, comme nous vous l’expliquions dans cet article. Une amende de 1 500 € peut être infligée pour un abattage non autorisé, et ce montant grimpe si l’arbre était classé ou appartenait à une espèce protégée. Dans certains cas, des poursuites pénales peuvent même être engagées ! Mais, la punition ne s’arrête pas là : il arrive qu’un propriétaire soit contraint de replanter plusieurs arbres en remplacement de celui qu’il a abattu illégalement, ou de financer un projet de compensation écologique.
Bref, un simple coup de tronçonneuse peut se transformer en une (très) mauvaise surprise administrative et financière. Alors, avant de vous lancer dans des travaux de bucheronnage, avez-vous pensé à consulter votre mairie ? Envie de réagir ? Partagez votre expérience ou posez-nous vos questions ! Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .