Présente en France depuis peu, la « tique géante » traque sa cible pendant 10 min

Elle mesure jusqu’à 2 cm une fois gorgée, peut vous suivre sur 100 mètres, et adore vos jardins : la tique géante s’installe en France, et il va falloir s’en méfier.

Le printemps est là, et vous allez de nouveau pouvoir vous promener à travers champs, avec vos toutous ! Attention, une nouvelle menace pèse sur eux, comme sur nous, humains : la tique géante. Eh oui, si vous n’avez rien contre le fait de croiser un hérisson ou un écureuil, la rencontre avec la tique géante, est bien moins sympathique ! En effet, la tique géante, alias Hyalomma marginatum, fait clairement partie de cette seconde catégorie. Déjà bien installée dans le sud de la France, cette bestiole venue d’Afrique et d’Asie s’invite désormais en Drôme-Ardèche, à la faveur du réchauffement climatique. Plus grande, plus mobile et plus coriace que ses cousines locales, elle commence d’inquiéter les vétérinaires… et les promeneurs du dimanche. Une vilaine à pattes rayées, qui, en plus, serait capable de vous suivre sur une centaine de mètres… Horreur, malheur et astuces pour éviter la morsure ! Décryptage.

Plus grosse, plus rapide… et franchement moins sympa que les autres

Les tiques sont ma bête noire, je vous rappelle que j’ai une petite chienne de quelques mois, et que mes parents hébergent trois poilus canins ! Alors, les tiques, depuis ma plus tendre enfance, je les redoute autant que mon autre phobie : les papillons de nuit. Commençons par le début : non, vous ne rêvez pas si vous croisez une tique de la taille d’un grain de raisin sec. La tique géante mesure jusqu’à 8 mm à jeun, et peut gonfler jusqu’à 2 cm une fois gorgée de sang. C’est l’un des plus gros spécimens du monde des acariens. Et, elle n’a pas que la taille : son comportement est également inédit en France. Là où les tiques locales attendent patiemment leur victime sur une feuille ou une branche, celle-ci… la suit.

Une tique géante entre les doigts.
La tique géante commence à s’établir en France sur le pourtour méditerranéen et ce n’est pas une bonne nouvelle. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Oui, vous avez bien lu. La tique géante peut traquer sa cible pendant dix minutes et sur une distance de 100 mètres. Et, ce n’est pas tout. Contrairement à la tique classique qui affectionne les forêts humides, la tique géante préfère les milieux ouverts, comme les jardins, les prairies, les bords de rivières ou les terrains agricoles. C’est dans ces zones que la vétérinaire Anne Staub, de Guilherand-Granges (Ardèche), a récemment croisé l’intruse, en plein mois de mars. Elle a lancé l’alerte sur ses réseaux pour prévenir ses patients… et leurs animaux. Car oui, nos chiens et chats sont tout aussi exposés que nous.

Une piqûre qui peut faire plus que gratter

Alors, faut-il paniquer ? Pas encore. Mais, il faut rester vigilant. Car cette tique n’est pas juste une grosse gourmande à six pattes. Elle peut aussi transmettre un virus rare, mais potentiellement mortel : la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC). Cette maladie virale, déjà bien connue en Afrique, en Asie ou en Espagne, a été identifiée sur des ovins dans le sud-ouest de la France. Aucun cas humain n’a été recensé chez nous à ce jour, mais un homme est mort en Espagne en 2024 des suites de cette infection. La tique commune, peut-elle aussi, être porteuse de virus et provoquer la maladie de Lyme chez l’Homme, ou la piroplasmose chez le chien, potentiellement mortelle chez nos poilus.

Une personne mordue par une tique.
La tique peut transmettre la maladie de Lyme, mais son homologue plus imposante peut être vectrice de la fièvre hémorragique Crimée Congo. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Il existe d’ailleurs un vaccin pour les chiens contre la piroplasmose, mais il est encore controversé, car à priori non efficace si la morsure est découverte trop tardivement. Pour la tique géante, le problème, c’est que les premiers symptômes ressemblent à une grippe ou une gastro : fièvre, maux de ventre, fatigue… Autant dire que le diagnostic peut traîner. Et, si le virus progresse, il peut provoquer des troubles de la coagulation, des hémorragies internes, et dans certains cas, la mort. Le taux de mortalité varie de 5 à 30 % selon les études. On administre un antiviral, la Ribavirine, mais son efficacité dépend du stade d’avancement de la maladie. Et, à ce jour, il n’existe ni vaccin ni traitement miracle. Lire l’article original et les précautions de la vétérinaire Anne Staub.

Les bons réflexes pour éviter les mauvaises surprises

Alors, comment s’en prémunir sans vivre enfermé jusqu’à l’automne ? Il existe heureusement des gestes simples. D’abord, côté tenue : pantalons longs, hauts couvrants, chaussettes montées sur le bas du pantalon, chaussures fermées et vêtements clairs pour mieux repérer les intruses. Ensuite, préférez les sentiers débroussaillés aux hautes herbes. Une fois rentré, inspectez minutieusement toutes les zones sensibles : plis des genoux, aisselles, nuque, cuir chevelu… sans oublier vos animaux. De plus, équipez-vous d’un tire-tique, une pince spéciale qui permet d’étourdir la tique, afin que la tête ne reste pas dans la proie…

Une tique retrouvée sur un chien.
Soyez vigilants et inspectez vos animaux et vous-même régulièrement pour s’assurer qu’il n’y a pas de tiques. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Eh oui, si la tête n’est pas retirée, la tique reste active et continue la transmission de virus. Si vous avez été mordu, surveillez la zone concernée pendant quelques jours, et consultez en cas de fièvre ou de symptômes inhabituels. Les traitements antiparasitaires sont recommandés pour les chiens et les chats, de mars à juin, voire au-delà en fonction des températures. Enfin, pensez à signaler vos observations sur la plateforme CiTique, qui participe à la cartographie nationale des tiques. Un geste simple, mais utile pour la surveillance collective.

Une tique sous surveillance, une vigilance collective

Cette tique géante, aussi impressionnante soit-elle, reste encore rare en France. Mais, sa progression est surveillée de près par des experts comme ceux de l’Inrae et du Cirad, qui collectent et analysent les spécimens chaque printemps. Leur présence est aujourd’hui confirmée sur tout le pourtour méditerranéen, y compris la Corse, ainsi qu’en Drôme et Ardèche, où elle semble vouloir s’installer durablement. Le réchauffement climatique, le transport par oiseaux migrateurs, la multiplication des zones sèches… autant de facteurs qui favorisent son expansion.

Une tique se balade sur les poils d'un animal.
Il est possible de remonter les informations si vous croisez des tiques géantes pour aider à cartographier la progression de l’invasion. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Et, si elle reste pour l’instant moins répandue que la tique commune, vectrice de la maladie de Lyme, elle exige une vigilance accrue. Car la FHCC, bien que très rare, peut se transmettre entre humains. Saviez-vous que cette tique géante pouvait potentiellement être très dangereuse pour les humains ? Et, comment protégez-vous vos animaux des tiques communes ou géantes. Pipettes ? Médicaments ? Injection annuelle ? Tous les conseils sont bons à prendre lorsque l’on veut protéger nos animaux, non ? Alors, n’hésitez pas à partager les vôtres dans les commentaires de cet article. Et, si vous avez repéré une coquille, cliquez ici pour publier un commentaire .

Abonnement à la Newsletter.
Rejoignez nos 900 000 abonnés via notre Newsletter , Google Actualité et WhatsApp

Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Bouton retour en haut de la page