
Face aux sécheresses qui s’enchaînent et aux sols qui craquellent plus vite que les blagues d’un oncle en barbecue, il existe une solution aussi discrète qu’efficace : la plantation d’eau de pluie. Derrière ce nom presque poétique se cache une méthode vieille comme le monde (ou presque), remise au goût du jour par des agriculteurs innovants. Le principe ? Creuser des rigoles dans le sol pour ralentir l’eau de ruissellement, lui permettre de s’infiltrer doucement, et ainsi nourrir les sols en profondeur. Et, si cette idée vous paraît un peu folle, sachez qu’elle est aujourd’hui expérimentée avec succès en Ardèche, notamment par Clément Damiens, un jeune éleveur de brebis de Champis. Les détails de cette pratique, on vous en parlait déjà dans cet article sur la technique de plantation de l’eau de pluie et celui-ci, plus concret encore. Aujourd’hui, zoom sur cette solution aussi ingénieuse que low-tech.
Des fossés pour ralentir, infiltrer, nourrir
Clément, 26 ans, 500 brebis et une préoccupation majeure : comment garder l’eau sur son terrain ? Car avec des étés de plus en plus secs, il devenait difficile d’offrir de l’herbe fraîche à ses bêtes. Plutôt que de regarder le ciel en soupirant, il a retroussé ses manches (et sorti la pelle mécanique) pour creuser quatre grands fossés légèrement en pente, soit près de 2 km de rigoles. L’idée ? Quand il pleut, l’eau ruisselle des prairies en hauteur, s’arrête dans les fossés au lieu de filer droit vers le ruisseau en contrebas. Elle s’infiltre plus lentement, recharge les nappes phréatiques, et redonne vie au sol. Résultat : une herbe plus verte, plus longtemps, et moins de stress hydrique pour les cultures et le bétail. Le test est concluant : après un orage, les rigoles débordaient. Plutôt bon signe dans ce contexte.
Un investissement, oui… mais rentable et reproductible
La mise en place de ces canaux a coûté 35 000 €, financés en grande partie par l’État, la Compagnie nationale du Rhône et les collectivités locales. Une somme, certes, mais bien moindre que certains projets de rétention d’eau plus lourds. Et, surtout, une solution adaptable à d’autres exploitations. Trois autres éleveurs ardéchois ont déjà manifesté leur intérêt, comme l’explique cet article de France 3.
En complément, Clément a planté 2 000 arbustes le long des fossés : une trentaine d’essences différentes pour ramener de la biodiversité, casser le vent, stabiliser les talus et améliorer la rétention d’eau. C’est simple, mais efficace. En réalité, c’est même complémentaire aux techniques plus modernes. Pas une solution miracle, néanmoins un maillon essentiel d’une stratégie plus large pour s’adapter au changement climatique.
Et, si on replantait l’eau un peu partout ?
Ce qui séduit dans cette technique, c’est sa sobriété. Pas besoin de béton, de tuyaux sophistiqués ou de technologies coûteuses. Juste un bon sens ancestral, une observation fine du terrain… et un peu d’huile de coude. C’est aussi une approche qui redonne du pouvoir d’agir aux agriculteurs, sans attendre que les solutions viennent d’en haut. Elle invite à travailler avec l’eau, pas contre elle. Et vous, avez-vous déjà vu (ou tenté) une technique similaire pour mieux gérer l’eau dans votre jardin, votre terrain ou votre commune ? Que pensez-vous de cette méthode de plantation d’eau de pluie, remise au goût du jour pour moins de 35 000 € ? Une piste à creuser, non ? Ce sujet vous intéresse ? N’hésitez pas à nous donner votre avis, ou à partager avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .