L’eau de Javel, un désherbant (trop) efficace pour tuer les mauvaises herbes ?

Facile, pas cher… et catastrophique pour la planète ? L’eau de Javel n’a décidément rien à faire dans nos jardins.

Pendant des années, on a vu des voisins bien intentionnés dégainer leur arrosoir et un bidon de Javel pour « nettoyer » une allée ou un coin de jardin. Mon voisin, Antoine, le fait encore malheureusement, et je crois que rien ne le fera changer d’avis. Âgé de 85 ans, il a toujours fait cela, allez lui dire que c’est polluant, dangereux, etc. ! Résultat immédiat : herbes cramées, sol apparemment nickel… et biodiversité en souffrance. Car non, l’eau de Javel n’est pas un désherbant autorisé, encore moins écologique. En France, les autorités sanitaires alertent régulièrement sur sa dangerosité, à commencer par l’Anses qui rappelle que ces pratiques font courir un risque à la santé humaine et à l’environnement. Pourtant, comme je vous le disais, le produit est encore utilisé, souvent sans conscience de ses effets. Une seule erreur de dosage, et vous voilà avec des sols stérilisés, des nappes polluées, et potentiellement un cocktail gazeux toxique si, par malheur, vous avez eu l’idée douteuse d’y ajouter du vinaigre. Décryptage.

Un danger invisible, mais bien réel pour la santé et la nature

L’eau de Javel (hypochlorite de sodium, pour les amateurs de chimie) est corrosive, irritante et toxique. Quand elle est versée au sol, elle tue les micro-organismes, éradique les insectes utiles, et s’infiltre dans les nappes phréatiques. Elle peut aussi dégager des composés organochlorés très polluants, sans parler des risques d’intoxication par inhalation, surtout si vous la mélangez à d’autres produits acides. Selon les données de l’Anses, plus de 59 % de cas d’intoxication enregistrés, rien qu’à cause de mélanges Javel/vinaigre. Le cocktail libère du chlore gazeux, un gaz irritant pour les voies respiratoires, qui peut nécessiter une hospitalisation. Bref, au lieu d’éliminer quelques pissenlits, on finit à l’hôpital avec une ordonnance pour des bronches brûlées.

De l'eau de javel et des mauvaises herbes.
Il n’est pas recommandé d’utiliser de la javel pour désherber. Crédit photo : M. Moignet / A. Bonazzi pour NeozOne

Alternatives : pourquoi ne pas désherber sans polluer ?

Voici un petit tableau récapitulatif des solutions de désherbage dont nous vous avions déjà parlé dans d’anciens articles :

Méthode Avantages Inconvénients
Eau bouillante ou eau de cuisson Facile, gratuite, sans danger pour l’environnement Peu sélectif, nécessite plusieurs applications
Carton Efficace, gratuit, sans produit chimique Facile à mettre en place, demande un peu de temps
Paillage (copeaux, foin, feuilles) Préventif, esthétique, protège le sol Moins immédiat, demande de l’anticipation
Binette ou désherbage manuel Écolo, gratuit, parfait pour le sport du dimanche Fatigant, à refaire régulièrement
Notre recette maison (sel + vinaigre blanc) Naturel, mais à utiliser avec prudence Acide pour le sol, effet temporaire

Ce que dit la loi, et ce que recommande la science

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2019, l’utilisation des pesticides chimiques (dont le glyphosate) est interdite dans les jardins des particuliers (source : Service-public.fr). L’eau de Javel n’est pas un produit autorisé au jardin, même si elle est encore vendue librement. Le site Légifrance rappelle qu’il faut se tourner vers les produits labellisés « Emploi autorisé au jardin » (EAJ), des solutions validées comme le phosphate de fer ou les produits de biocontrôle. En résumé, ce n’est pas parce qu’un produit est dans vos placards qu’il est bon pour la nature. La Javel, aussi blanchissante soit-elle, n’a rien de vert, ni pour la planète, ni pour votre potager.

Une personne tient un bidon de javel.
L’eau de javel est toxique pour les sols, ne l’utilisez pas comme désherbant. Crédit photo : M. Moignet pour NeozOne

Autant la garder pour désinfecter les toilettes… et encore, avec modération. Et vous, avez-vous déjà vu de la Javel utilisée dans un jardin, ou testé des méthodes naturelles plus sûres et tout aussi efficaces ? Vous avez une anecdote ou une remarque ? Dites-nous tout ! Nous serions ravis de lire votre retour d’expérience. Et si vous avez repéré une coquille, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

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