
Chaque printemps, le scénario se répète : vous sortez admirer votre pelouse, et là… horreur ! Des monticules de terre sont apparus pendant la nuit. Accusée n° 1 : la taupe d’Europe (Talpa europaea), cette discrète fouisseuse aux pattes de pelleteuse et au flair affûté. Vite cataloguée comme nuisible, elle est pourtant un allié insoupçonné du jardinier. Présente partout en France sauf en Corse, elle n’a pas que des défauts. Et, si on apprenait plutôt à cohabiter ? Selon notre source, qui n’est autre que la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), cette travailleuse du sous-sol mérite peut-être un peu plus de respect… et moins de pièges. Portrait de cet animal fascinant, si mignon mignon mignon. Vous avez la réf ? René la Taupe évidemment ! Découverte.
Une redoutable alliée contre les parasites
Il faut bien l’avouer, la taupe a un régime alimentaire que beaucoup de jardiniers lui envieraient. Elle raffole des lombrics (environ 80 % de son menu), mais également de ce qui grignote vos cultures : vers blancs, limaces, larves de hannetons ou de tipules, cochenilles souterraines… Bref, toutes ces petites bêtes qui menacent votre potager n’ont qu’à bien se tenir. Et, en plus d’être carnivore, elle est une championne du terrassement. En creusant ses galeries (jusqu’à 60 m par jour, rien que ça), elle aère le sol, l’ameublit et favorise le drainage. Une sorte de laboureur bénévole, qui vous prépare gratuitement la terre. Si vous avez déjà fait couler la terre de la motte entre vos mains : elle est d’une limpidité totale !
Si on regardait la taupinière autrement ?
D’accord, visuellement, un jardin rempli de taupinières ne ressemble pas à ceux dessinés par Le Nôtre à Versailles ! Mais, les taupinières, ces fameux petits monticules, peuvent devenir de vraies mines d’or horticoles. La terre qu’elles contiennent est fine, sans cailloux ni graines. Parfaite pour les semis, les boutures, le rempotage… Certains espaces verts publics proposent même aux visiteurs de venir récupérer cette terre pour leurs plantes ! La terre charriée par les taupes peut aussi être utilisée ainsi :
- Reboucher un trou dans la pelouse ou sous une haie.
- Créer un massif avec plusieurs taupinières rapprochées.
- Égaliser le terrain après la pluie avec un simple râteau.
Bref, la taupinière n’est pas une catastrophe, c’est une opportunité à valoriser.
Des solutions douces pour gérer la cohabitation
Si malgré tout, la taupe a pris un peu trop ses aises sous vos dahlias, pas de panique. Il existe des techniques simples et non létales pour limiter les dégâts, notamment sur les petites surfaces.
Voici quelques idées :
- Enterrer un grillage à mailles fines sur 60 cm de profondeur autour du potager.
- Introduire dans les galeries des éléments répulsifs : ail, oignon, purin de sureau, poils de chien…
- Planter des fleurs dissuasives comme les jacinthes, jonquilles ou euphorbes.
- Installer une bouteille vide sur un piquet métallique pour créer des vibrations gênantes.
Un animal fascinant, injustement mal aimé
Quand on apprend à la connaître, la taupe devient presque touchante. Myope comme une taupe (littéralement), elle se repère au toucher et à l’odorat grâce à des capteurs ultra-sensibles. Elle dort profondément, creuse sans relâche, et suit un rythme millimétré : 4 heures d’activité, 4 heures de repos. Si vous pensez que piéger une taupe résoudra tout, détrompez-vous : ses anciennes galeries attirent campagnols, rats taupiers… bien plus destructeurs.
C’est décidé, je laisse la taupe tranquille, mais je ne vais pas le dire à mon père, qui a fait de la lutte contre les taupes, son combat annuel ! Et, vous, seriez-vous prêts à accueillir une locataire souterraine qui bosse gratuitement pour la biodiversité de votre jardin ? Ce sujet vous intéresse ? N’hésitez pas à nous donner votre avis, ou à partager avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .