Mercredi, j’avais décidé de voir ce film dont je vous ai parlé ici pour deux raisons;
Le clivage noir/blanc et la ségrégation sont des sujets qui m’intéressent et qui, malheureusement sont toujours [trop] d’actualité. Les critiques lues présentaient ce film comme un monument, comme un film incontournable et le mieux était encore de le découvrir par moi-même.
C’est donc avec ces deux interrogations que je me suis installée pour voir le film : DETROIT
Synopsis : Été 1967. Les États-Unis connaissent une vague d’émeutes sans précédent. La guerre du Vietnam, vécue comme une intervention néocoloniale, et la ségrégation raciale nourrissent la contestation.
À Detroit, alors que le climat est insurrectionnel depuis deux jours, des coups de feu sont entendus en pleine nuit à proximité d’une base de la Garde nationale. Les forces de l’ordre encerclent l’Algiers Motel d’où semblent provenir les détonations. Bafouant toute procédure, les policiers soumettent une poignée de clients de l’hôtel à un interrogatoire sadique pour extorquer leurs aveux. Le bilan sera très lourd : trois hommes, non armés, seront abattus à bout portant, et plusieurs autres blessés…
DETROIT est librement inspiré de faits réels, les émeutes de 1967, quand les populations afro-américaines se sont retrouvées ghettoïsées dans le centre des villes. Les blancs et riches s’expatriant dans les banlieues dorées. Alors que les émeutes opposent les policiers aux Noirs, on entre directement dans le vif du sujet quand les tanks de la Garde Nationale entre dans les ghettos comme on envahirait un pays ennemi. Les Noirs ne sont pas des américains mais des ennemis sans mœurs et sans humanité. Puis vient le moment qui dure longtemps, très longtemps mais qui montre la barbarie de quelques flics blancs ultra racistes et violents. Nous vivons donc avec eux, les événements de la nuit du 25 juillet 1967 au Algiers Motel. A la suite d’un coup de feu entendu par un groupe de policiers, ceux-ci vont violenter, cogner et même tuer des jeunes noirs pour la seule raison qu’ils sont Noirs au cours d’une lente descente aux enfers où les flics vont se révéler incapables de discernement et tous acquis à la même cause : Les Noirs ne sont pas de hommes ou des sous-hommes !
J’ai beaucoup aimé la mise en scène au plus près de l’action et les faits qui sont relatés avec justesse et sans en faire trop. Quelques scènes sont vraiment violentes et plus d’une fois l’envie de voir les Noirs prendre les armes m’a prise aux tripes. Les acteurs sont parfaits dans l’expression de la peur ou de la haine.
J’ai eu un peu plus de mal à identifier les personnages pendant la première heure de film, beaucoup de jeunes gens dont on ne sait pas bien qui ils sont. Un fil conducteur avec un groupe de musique afro dont on perd un peu la relation avec les événements racontés.
A voir !
Dans l’ensemble, c’est vraiment un film à voir, puissant et tellement d’actualités quand on sait qu’aujourd’hui encore, notamment aux Etats-Unis, des Noirs meurent tous les jours juste parce que la couleur de leur peau est différente. Comme je l’avais imaginé, c’est un peu le Philadelphia de ces émeutes, un long film, un procès pour une cause universelle.