Si vous souhaitez placer de l’argent à la rentrée, votre conseiller vous parlera peut-être de l’ISR ? L’ISR ou Investissement Socialement Responsable est un placement financier qui allie performance économique et prise en compte de l’impact social et environnemental en finançant des entreprises ou projets publiques qui agissent pour le développement durable dans tous les domaines d’activité afin de favoriser une économie responsable.
L’ISR regroupe de nombreux produits d’épargne (comptes courants, livrets, pensions, assurances, microcrédits, fonds de garantie mutuelle…), ils sont la plupart du temps rentables pour l’épargnant mais peuvent comporter des risques comme tous produits du monde de la finance.
Les prémices de l’ISR se retrouvent au XVIIIème siècle dans le mouvement religieux quaker aux Etats-Unis, ce mouvement luttait contre l’esclavage et tout acte de violence et a donc exclu des placements financiers à ses membres dans des sociétés liées à la fabrication d’armes, de tabac ou d’alcool. Puis en 1971, deux pasteurs, Luther Tyson et Jack Corbett remettent au goût de l’époque l’ISR en lançant le Pax World Fund qui investit des fonds dans les entreprises à condition qu’elles ne soient pas liées de près ou de loin à l’armement.
En France, il faut attendre 1983 pour le Comité catholique contre la faim lance avec le Crédit Coopératif un premier fond de placement de partage en laissant une partie des revenus de cet Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) soit affecté à la création d’entreprises dans le Tiers Monde. L’ISR servit également à cette époque de fonds de placement éthique par le biais de Sœur Nicole Reille, présidente de l’association Ethique et Investissement. Les particuliers ou institutions plaçaient de l’argent en bourse en respectant la place de l’homme, autrement dit, ils valorisaient les retraites des religieux et des congrégations en investissant via l’ISR.
Depuis 2001 il existe en France un Forum pour l’Investissement Responsable rebaptisé en 2011 la Semaine de l’Investissement Responsable, qui offre aux particuliers, la possibilité de découvrir toutes les formes de financements participatifs comme le crowdfunding et toutes les formes d’investissements responsables. L’édition 2019 se déroulera partout en France du 26 Septembre au 4 Octobre avec pour thème La Biodiversité.
L’ISR se distingue des autres placements par l’importance du développement durable et de l’impact écologique qui sont obligatoires pour les entreprises. Voici les trois grandes approches de l’ISR :
- L’approche thématique qui consistent à n’inclure que des entreprises dans un secteur donné comme les énergies renouvelables, le traitement des déchets, l’eau ou la santé.
- -La sélection ESG qui consiste à sélectionner les entreprises soucieuses de l’environnement ou du côté social de leur activité. Cette méthode est la plus utilisée en France.
– La méthode de l’exclusion qui est la méthode originelle de l’ISR consiste à exclure des fonds des secteurs d’activités entiers, qui n’œuvrent absolument pas pour le développement durable, la réduction des déchets ou la santé, comme les entreprises du secteur du tabac, des armes ou de la pornographie. Aux Etats-Unis, certains fonds ISR ont également exclu les entreprises en lien avec le nucléaire.
– L’engagement actionnarial qui lui consiste à encourager les entreprises à adopter une politique de responsabilité sociale envers les salariés en les impliquant beaucoup plus dans les décisions de l’entreprise par la mise en place de votes en assemblées générales notamment, en savoir plus ici.
Pour terminer, voici quelques sociétés affiliées à l’ISR :
La Société Phenix via le fond Aviva qui œuvre pour la valorisation des déchets en impliquant d’un côté les entreprises qui ont des surplus de marchandises et de l’autre les associations caritatives. Aujourd’hui c’est plus de 40 000 repas distribués chaque jour à 500 associations partenaires.
La Société Roger Voice qui a créé une application mobile qui rend le smartphone accessible aux sourds et malentendants. L’application lit les propose et permet à l’utilisateur d’y répondre par écrit. Le texte est ainsi lu en voix synthétique pour l’interlocuteur.