Baptisé « PRIMA, » le dispositif est présenté comme une espèce de « rétine artificielle » qui permet aux personnes souffrant de DMLA, jusqu’à présent incurable, de recouvrer la vue. Pour ce faire, le système est composé d’une paire de lunettes high-tech qui embarque une caméra et un mini-ordinateur. Le tout est ensuite lié à un minuscule carré de silicium de 2 mm d’épaisseur doté de plusieurs centaines de mini-électrodes et qui est implanté sous la rétine.
Les lunettes envoient un faisceau infrarouge dans les yeux afin de stimuler les rétines artificielles et leurs électrodes. Ces dernières vont à leur tour stimuler le nerf optique, en remplacement des photorécepteurs de l’œil qui ne fonctionnent plus à cause de la DMLA.
Mises au point par la société française Pixium Vision, les rétines PRIMA sont une véritable innovation qui pourra profiter aux centaines de millions de personnes qui souffrent actuellement de problème de vue à cause de la DMLA.
Le dispositif a déjà été testé avec succès sur plusieurs patients. Fin janvier 2020, Pixium Vision et les chercheurs de l’UPMC ont annoncé l’implantation réussie d’une paire de rétines artificielles chez un patient américain.
Ceux qui ont participé au projet sont extrêmement fiers du résultat de leur travail. C’est notamment le cas de Joseph Martel, chirurgien implanteur à l’UPMC Eye Center et à la Pitt School of Medicine, et un des principaux co-auteurs des recherches. « Il s’agit d’une première incroyablement excitante pour nous à l’UPMC et je suis honoré d’en faire partie. » a-t-il déclaré. « Je suis reconnaissant envers nos patients qui se sont portés volontaires pour participer à cet essai, sans qui cela ne serait pas possible. »
Crédit photo : pixium-vision.com
Il est à préciser que des essais cliniques ont déjà été menés depuis deux ans sur plusieurs patients français qui étaient devenus presque aveugles à cause de la DMLA. Aujourd’hui, ils ont recouvré la vue et arrivent même à déchiffrer les caractères minuscules. Mais avant d’en arriver là, les volontaires ont suivi un programme de rééducation intensive afin de former leur cerveau à comprendre et interpréter correctement les signaux envoyés par les rétines PRIMA.
Les rétines et leur fonctionnement ont fait l’objet d’un article détaillé dans la revue Nature Biomedical Engineering. Comme les travaux avancent bien, le dispositif devrait être prêt à être commercialisé d’ici 2023 mais pour le moment, on ne sait pas encore combien couteront PRIMA.
Quoi qu’il en soit, une telle trouvaille représente un espoir pour des millions de personnes à travers le monde.