Parmi les pires fléaux qui polluent actuellement notre planète, impossible de ne pas citer le plastique. Selon les chiffres rapportés par le National Geographic, depuis 2015, les industries ont généré presque 7 milliards de déchets plastiques dont 79 % non traités et perdus dans la nature. Ce n’est que le début car les spécialistes prédisent que ces chiffres déjà alarmants vont continuer à augmenter avec le temps si on ne fait rien pour inverser la situation.
Le problème c’est que pour le moment, l’industrie et les consommateurs n’arrivent pas à se passer du plastique que l’on retrouve d’ailleurs aujourd’hui presque partout. L’idée serait donc d’arriver à fabriquer du « bioplastique, » une alternative écologique qui peut se dégrader rapidement lorsqu’elle est jetée dans la nature.
C’est dans cette optique que la start-up canadienne Genecis Bioindustries a basé ses recherches : ses chercheurs sont parvenus à créer du plastique biodégradable en utilisant les déchets alimentaires… et des bactéries.
Vous l’ignorez peut-être mais il existe dans la nature plusieurs centaines de sortes de bactéries qui sont capables de transformer des déchets en un bioplastique du nom de « polyhydroxyalcanoate » (PHA). Pour sa part, Genecis Bioindustries est parvenue à développer de tous nouveaux types de bactéries qui sont capables de transformer les déchets organiques à base de carbone en PHA.
Un processus de transformation en deux étapes
Luna Yu, la Directrice exécutive de la start-up de biotechnologie, explique que le processus de transformation des déchets alimentaires en plastique biodégradable se fait en deux étapes par le biais de deux groupes de bactéries. Les déchets sont digérés par le premier groupe dans le but de produire des acides gras. Ces derniers sont ensuite convertis en bioplastique par le deuxième groupe de bactéries, et voilà !
Réduire à 80 % les émissions et la pollution
Genecis Bioindustries dispose déjà d’une petite installation qui lui permet de fabriquer son fameux plastique propre et compostable. Il ne s’agit encore pour l’instant que d’une production minime (environ un kg de PHA par semaine) mais la start-up compte en produire davantage dans un futur très proche. En partenariat avec le conseil national de recherches canadien, elle prévoit la construction d’une usine pour une fabrication à grande échelle de ce matériau innovant. A terme, l’utilisation du PHA devrait permettre de réduire à 80 % les émissions et la pollution causée par le plastique.
Au rythme auquel les chercheurs, les start-up, les initiatives citoyennes et les décisions écologiques de certains pays s’emploient pour réduire la pollution mondiale, un coup de pouce de chacun de nous y mettre un coup d’arrêt significatif à ce fléau.