L’archipel d’Hawaii est célèbre pour ses nombreux volcans, dont plusieurs sont toujours actifs. C’est notamment le cas du Mauna Loa : entre 1933 et 1935, ce dernier avait connu une grande période d’activité, allant jusqu’à déverser un torrent de lave en 1935 qui menaçait grandement les villes et la population habitant aux alentours.
Les dirigeants de l’Observatoire hawaïen des volcans (HVO) de l’Institut d’études géologiques américain (USGS) avaient alors eu l’idée de larguer des bombes dans le volcan, dans l’espoir d’endiguer et stopper la couler de laves. Contre toute attente, le plan a fonctionné car la coulée de lave a ralenti à peine quelques jours après le largage des bombes.
Près de 80 ans plus tard, les fameuses bombes font de nouveau parler d’elles. Un randonneur du nom de Kawika Singson effet tombé sur deux bombes rouillées mais encore intactes alors qu’il se promenait à travers les champs de lave de Mauna Loa.
Dès qu’il les a vues, Singson a immédiatement compris de quoi il s’agissait : ex-militaire, il a déjà manié des explosifs à plusieurs reprises par le passé. « J’ai pensé : oh mon dieu, cette bombe est intacte. J’ai pris des photos, quelques vidéos et je me suis éloigné du périmètre immédiat… » Partagées sur les réseaux sociaux, ses photos et vidéos ont immédiatement fait le buzz sur la toile, attirant ainsi l’attention des autorités locales.
Le HVO n’a pas tardé à se manifester et dévoiler tous les détails sur la double découverte de Kawika Singson. L’observatoire a indiqué qu’il s’agissait de bombes de démolition MK I contenant chacune une charge de 161 kg de TNT. En 1935, l’armée américaine en avait largué une quarantaine directement dans le volcan à la demande du volcanologue Thomas A. Jaggar, le fondateur de HVO. « Notre objectif n’est pas d’arrêter la coulée mais de lui faire prendre à sa source un nouveau départ afin qu’elle emprunte un nouveau chemin. » avait expliqué ce dernier dans un communiqué à la radio.
Si à l’époque, la manœuvre semble avoir fonctionné, une enquête menée en 1970 estime cependant que ce n’est pas le largage des bombes qui a arrêté la coulée de lave. « Les observations réalisées sur le site de bombardement n’ont montré aucune preuve que ce dernier a augmenté la viscosité de la lave. L’interruption de la coulée de 1935 peu après le bombardement doit être considérée comme une coïncidence. » indique le rapport.
Les volcanologues d’aujourd’hui abondent dans ce sens : ils avancent que la coulée de lave du Mauna Loa avait déjà commencé à faiblir lorsque les bombes ont été larguées. Cela ne veut pas dire que l’utilisation d’explosifs n’est pas efficace pour stopper la progression des laves. La preuve avec le volcan Etna en Italie : il y a trente ans, des ingénieurs avaient fait exploser 7 000 kg d’explosifs terrestres pour détourner la coulée de lave. L’opération avait été un succès et avait permis de protéger le village de Zafferana Etnea et ses habitants.