Dans le domaine de l’archéologie, les selles sont une véritable mine de précieuses informations. Analyser et étudier les excréments d’une population permet d’en savoir plus sur son régime alimentaire, son état de santé… Le problème c’est qu’aujourd’hui, les informations recueillies ne sont pas encore considérées comme fiables car les archéologues n’étaient pas sûrs à 100 % que les selles analysées sont bien humaines, et non animales (canine surtout). La donne est cependant sur le point de changer pare que des chercheurs ont mis au point une méthode d’analyse qui permet de différencier les selles des hommes et celles des chiens.
Une méthode pour déterminer la nature des selles
Dans un article récemment publié dans la revue Peer, les chercheurs expliquent avoir développé une nouvelle méthode basée sur l’analyse d’ADN et du microbiome intestinal combinée avec l’utilisation d’un logiciel d’intelligence artificielle open source. Baptisée « coproID, » cette nouvelle méthode repose sur l’analyse de l’ADN de l’hôte avec celles des colonies distinctes des microbes vivant à l’intérieur des intestins humains et canins. Les chercheurs ont ensuite utilisé leur programme d’apprentissage automatique pour analyser et comparer les données récoltées avec une base de données fécales modernes précédemment séquencée croisé avec un ensemble de données recueillies sur des échantillons de « paléofèces » provenant de fouilles archéologiques. Les chercheurs ont indiqué avoir testé la méthode coproID sur une vingtaine d’échantillons archéologiques. Ils ont dévoilé que ces derniers ont été prélevés sur une dizaine de sites datant de l’époque préhistorique à médiévale. Ils ont expliqué que « Les matières fécales ont été collectées fraîches et stockées congelées jusqu’à l’analyse. »
Des résultats efficaces et beaucoup de surprises
Grâce à la nouvelle méthode coproID qu’ils ont développé, les chercheurs sont parvenus à faire une parfaite distinction entre les échantillons archéologiques fécaux et non fécaux mais surtout entre les échantillons fécaux humains et canins. La méthode a réussi à identifier 7 échantillons sur 13, dont 5 paléofèces humains et 2 paléofèces canins. C’est ainsi que les chercheurs ont fait une découverte vraiment étonnante : ils ont réalisé que de nombreux échantillons stockés dans les archives archéologiques étaient en fait de la « merde de chiens » comme l’a indiqué avec humour Christina Warinner, co-auteur de l’étude et chercheuse à l’institut Max Planck pour la science de l’histoire humaine. Les recherches se poursuivent dans le but de perfectionner la méthode. Cela dit, cette nouvelle technologie pourrait remettre en question certaines théories voire fausser des découvertes paléontologiques et archéologiques.