Les enjeux de l’alimentation responsable

De nos jours la question du développement durable expose de façon particulière, la problématique du poids écologique de nos habitudes alimentaires. Le principal défi est désormais d’assurer à la population et aux générations futures une alimentation de qualité suffisante toute en réduisant la pression de celle-ci sur l’environnement.

Dans cette équation planétaire de la suffisance alimentaire, les principales variables sont assez claires. Il s’agira en effet d’assurer la pitance d’environ 9 milliards d’âmes à l’horizon 2050. A ceci s’ajoutent des besoins non alimentaires accrus principalement suscités par l’épuisement des sources d’énergie fossile. Bien entendu, l’ensemble des objectifs devront être atteints dans le cadre d’un développement dont la principale ligne directrice est la sauvegarde de l’environnement.

Dans cette perspective, la question de l’alimentation responsable prend en compte d’une part la capacité à satisfaire les besoins vitaux et d’autre part les modalités d’orientation du système alimentaire planétaire vers le développement durable. Les enjeux sont bien nombreux.

Un enjeu socio-sanitaire

Selon un rapport en date du 13 juin 2017 publié dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) de l’agence Santé Publique France, 49% de la population est en surpoids. Autrement dit, environ un français sur deux est en situation de surcharge pondérale.


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Les enjeux sanitaires de l’alimentation responsable concernent donc la limitation des pathologies liées à la surnutrition et à la malnutrition, comme le surpoids et l’obésité. Plus le mode de consommation des populations est destructeur pour l’environnement plus la population est en surpoids. De nombreux nutritionnistes ont d’ailleurs démontré les bienfaits sur le poids d’une alimentation bio, de proximité, plus saine et naturelle (consultez par exemple le dossier comment faire pour perdre du poids de Sagesse Santé).

Vers une révision drastique des habitudes

Aujourd’hui, la production animale industrielle est l’un des domaines occasionnant le plus de gaspillage en termes d’espace. En outre, la filière consomme également une quantité phénoménale d’eau douce et occasionne une pollution importante de l’air et du sol. De plus, les émissions de méthane issues de la production de viande bovine tiennent-elle un rôle bien plus important dans l’effet de serre que les gaz d’échappement issus du transport. En 2006, un rapport de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture estime que la filière est responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre. 26% des surfaces émergées de la planète sont occupées par les pâturages et la production fourragère mobilise environ le tiers des terres arables. Selon ce même rapport, l’élevage mobilise plus de 8% des utilisations d’eau à l’échelle planétaire.

Le gaspillage occasionné par la filière est phénoménal. Et même si des alternatives consommant moins de ressources et avec un meilleur rendement existent, la barrière culturelle est un obstacle qui nécessitera du temps. Il est par ailleurs, assez peu probable d’arriver à une situation où la consommation en viande bovine serait nulle. La demande va grandissant et il faut être réaliste. Le secteur de l’élevage est principalement tributaire de visions politiques et la gestion simultanée de problèmes économiques, sociaux, sanitaires et environnementaux qu’occasionnerait une refonte totale du système n’est pas évidente. La principale limite étant le nombre de personnes dont la survie et l’avenir dépendent de la filière.

La croissance du secteur nécessaire à la prise en charge des besoins doit donc être abordée dans une logique de gestion efficace et efficiente des ressources nécessaires à la production. Cette démarche pourrait garantir une diminution significative de l’impact environnementale de l’élevage.

 

Agir contre la perte et le gaspillage

La problématique de l’alimentation est bien plus complexe que la satisfaction de besoins nutritionnels en termes de quantité et de qualité. Il s’agit d’abord d’un système profondément culturel, social, local, économique et consumériste dans lequel chacun évalue difficilement son impact au sein de la grande chaîne. La grande variété d’acteurs socio-économiques depuis la production jusqu’à la consommation finale ainsi que l’individualité des choix régissant chaque alimentation accentue cette difficulté d’appréhension.

Mais il est bien possible d’atteindre l’idéal de consommation responsable ou certains de ces aspects, sous réserve que certains objectifs soient atteints. Il s’agira dans le cas d’espèce, d’optimiser au maximum le rendement au niveau de l’offre, tout en limitant le gaspillage depuis l’entrée du produit sur le marché, jusque dans l’assiette du consommateur.

Dans les pays développés, les pertes sont estimées entre 30 et 50% notamment à la phase de la consommation. Une consommation d’autant plus imparfaite que l’offre est comprise entre 3500 et 4000 kcal/jour alors que les besoins sont évalués à une moyenne journalière de 2000 kcal.

Il est désormais clair que les habitudes de consommation sont en mesure de faire évoluer les systèmes. Mais elles ne sont pas pour autant les seuls déterminants des évolutions. Les différents styles de consommation évoluent à des rythmes très variables. Ils sont notamment tributaires de routines sociales et affectives. Et ces éléments jouent un rôle important dans l’efficacité des campagnes de sensibilisation. Mais il est toutefois possible d’influencer l’évolution des comportements, qui auront des conséquences sur l’intégralité du système, aux différentes échelles, nationales, régionales, de chaque unité de production ou de transformation.

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