Uber et Amazon, un renouveau pour la logistique ?
La logistique, qui représente 10% du PIB français, est en pleine mutation. Nous savions que depuis une quinzaine d’année, le secteur se digitalisait, mais depuis quelque temps, le nombre d’innovations en logistique augmente à vitesse grand V : robots industriels, entrepôts et véhicules connectés, nouvelles applications mobiles, voitures et camions autonomes,…
Au coeur de ce paysage changeant s’imposent deux acteurs auxquels tous n’auraient pas forcément pensés : Amazon et Uber. D’un côté, Amazon cherche à rationaliser ses coûts et à gagner en efficacité en intégrant une part de plus en plus importante de sa logistique – qui à l’heure actuelle représente 90% de son résultat brut – et de l’autre, Uber transfère son modèle d’application de taxi au secteur de la logistique – réduisant ainsi le nombre d’intermédiaires et apportant plus de transparence au secteur. L’infographie ci-après nous en apprends un peu plus sur cette situation.
Le défi du dernier kilomètre avec UberRush et Amazon Flex
La livraison du dernier kilomètre représente le poste le plus coûteux et le plus compliqué à mettre en place de la supply chain. Autant est-il facile de rationaliser les coûts pour le transport sur des longues distances, autant l’est-ce un peu moins lorsqu’il s’agit de la livraison en ville, où chaque colis doit arriver dans une boite au lettre, et ou il n’est évidemment pas question d’avoir recours à un poids lourd.
Pour palier à cette difficulté, Uber et Amazon ont lancé en 2015 une application permettant d’avoir recours à des coursiers indépendants – Amazon Flex pour les produits vendus sur Amazon, et UberRush pour n’importe quelle entreprise souscrivant à l’offre de Uber.
Gagner en efficacité sur les longues distances avec Uber Freight et Amazon Relais
Un autre point sensible en logistique concerne le TRM – Transport Routier de Marchandises. En France, 25% des camions roulent à vide. En cause ? Notamment une grosse décentralisation du secteur : il est plus difficile de rationaliser les moyens dans un paysage composé à 97% de PME de moins de 50 employés.
Là encore, Uber et Amazon font le pari du digital : Internet permet de centraliser le marché et donc de gagner en efficacité. Uber, qui a compris que le secteur du TRM – qui achemine en France 99% de nos produits quotidiens – représentait une immense opportunité, a lancé en 2017 le service Uber Freight. Uber Freight est une application qui met directement en relation les expéditeurs et les chauffeurs routiers. Amazon vient de lancer, en toute discrétion, un service similaire, Amazon Relay.
Prochaine étape : les drones ?
Après le transport en ville, et le transport longue distance, le transport par les airs ? La livraison par drones est depuis longtemps considérée par Amazon, qui a lancé le programme Amazon Prime Air en 2016, qui va d’ailleurs bientôt installer un centre de Recherche et Développement à Clichy, en France. Parallèlement, Amazon dépose de nombreux brevets : entrepôts volants pour drones, pistes d’atterrissage de drones sur les trains, ou encore drones de livraison capables de scanner votre maison pour y détecter les choses dont vous avez besoin – finalement pas si choquant depuis le lancement d’Amazon Key.
Auteure : Camille Richer de TradeMachines