Dans le cadre du programme BeautHyFuel, soutenu par le gouvernement français à travers la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), Turbotech, Safran et Air Liquide visent à mettre au point des solutions révolutionnaires pour décarboner le secteur du transport aérien. Dans cette optique, ils viennent d’annoncer un exploit majeur. Dans un communiqué qui a été publié le 13 janvier dernier, le trio affirme avoir réussi à faire fonctionner au sol leur prototype de turbine à gaz alimentée en hydrogène liquide destiné aux avions légers.
Des essais prometteurs
Il s’agit d’une première mondiale dans l’univers de l’aéronautique. L’année dernière, pour parvenir à ce résultat, les trois sociétés ont dû franchir plusieurs étapes. La première a eu lieu en janvier 2024. Elle consistait à effectuer « une première caractérisation du moteur » avec de l’hydrogène stocké sous forme gazeuse comme carburant. Plusieurs mois plus tard, en septembre 2024, un premier test au sol a été mené avec des résultats largement prometteurs. Lors de cette étape, le bloc a fait l’objet d’une modification pour lui permettre de fonctionner avec un système de stockage d’hydrogène liquide cryogénique, c’est-à-dire maintenu à une température de -250 °C.
Une avancée majeure
L’ajout de ce système de stockage mis au point par Air Liquide avait pour but de rendre le moteur adapté aux aéronefs dotés d’une capacité de deux à sept places. « En couplant notre technologie au système de stockage cryogénique d’Air Liquide, qui fournit la densité d’énergie nécessaire aux applications aéronautiques, nous avons démontré qu’une solution de propulsion complète de haute technologie sans émissions de carbone en vol est possible », a expliqué Pierre-Alain Lambert, vice-président des programmes hydrogène du groupe Safran. De son côté, Damien Fauvet, PDG de Turbotech, a déclaré que la réussite du test au sol constituait une étape clé vers la décarbonisation du transport aérien pour un futur proche.
Un carburant durable
Rappelons que contrairement aux combustibles fossiles tels que l’essence et le kérosène, l’hydrogène ne génère pas de CO2 lorsqu’il est brulé. En fait, il ne produit que de l’eau comme sous produit de combustion. Et bien qu’il favorise la production d’oxyde d’azote, et donc d’acide nitrique, lorsqu’il est soumis à des températures élevées (supérieures à 1093 °C), le dihydrogène demeure moins polluant que les carburants fossiles. D’ailleurs, il existe plusieurs solutions permettant de prévenir ce phénomène.
L’une d’entre elles consiste à injecter de l’eau dans le moteur pour refroidir le combustible. Certains moteurs à combustion à H2 arborent aussi une conception étagée alors que d’autres se contentent d’adopter une combustion plus pauvre. Plus d’infos : safran-group.com. Verrons-nous des avions fonctionnant à l’hydrogène liquide voler prochainement ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
NDLR : Les essais ont lieu sur une évolution de ce type de turbine développée par TurboTech.