Avec une vitesse pouvant atteindre plus de 2 000 km/h, le Concorde F-BTSD a réalisé en 1995, un tour du monde en seulement 31 heures 27 minutes, selon l’APCOS. Si ce célèbre avion de ligne franco-britannique pouvait réduire significativement la durée des trajets, quelques problèmes ont mis fin à son exploitation, notamment les bangs supersoniques et sa consommation de carburant trop élevée. Pour permettre aux futurs avions de voler en dessous et au-dessus de la vitesse du son, tout en optimisant leur consommation et leurs performances, la startup Astro Mechanica a développé un moteur turboélectrique adaptatif révolutionnaire.
Un moteur comprenant deux parties
Le fonctionnement du Gen 3, le moteur turboélectrique adaptatif développé par l’équipe d’Astro Mechanica, est plus ou moins similaire à celui d’un turboréacteur à double-flux. Par ailleurs, il s’inspire, dans une certaine mesure, des technologies utilisées dans les voitures électriques actuelles. Il est constitué d’un turbogénérateur alimentant en électricité des moteurs, qui ont ensuite pour rôle d’entraîner le compresseur et le turboréacteur de manière indépendante. Grâce à cette conception innovante, il est possible de régler la quantité d’air comprimé destiné à la combustion. Il est à noter qu’en octobre 2024, la startup aérospatiale a procédé à un test de tir à chaud de son moteur innovant et les résultats ont été concluants.
initial test data suggests this feels extremely good for the engine pic.twitter.com/Wgmy1w94fD
— Ian Brooke (@k2pilot) October 19, 2024
Un moteur adapté aux vols subsoniques et supersoniques
Les turboréacteurs classiques font tourner le ventilateur de leur compresseur à l’aide des gaz d’échappement. Bien que ce fonctionnement leur permette d’atteindre des vitesses supersoniques élevées, ils peuvent consommer une grande quantité de carburant durant les opérations au sol ou lors des vols subsoniques. En effet, à faible vitesse, les gaz d’échappement sont insuffisants pour comprimer suffisamment d’air pour la combustion. Ce qui entraîne d’importants gaspillages de carburant. Contrairement aux turboréacteurs traditionnels, le Gen 3 d’Astro Mechanica alimente son compresseur par un moteur électrique et peut donc fournir une quantité suffisante d’air, quelle que soit la vitesse.
Pour information, il propose trois modes de fonctionnement, dont le premier consiste à utiliser un moteur électrique pour faire tourner un disque à aubes, qui joue le rôle de turbofan, et permet de réaliser des opérations à faible vitesse. Le second, quant à lui, active la combustion du turboréacteur et propulse l’avion au-delà de Mach 1. Concernant le troisième mode, il reprend le fonctionnement des statoréacteurs et procure la possibilité d’atteindre Mach 3, voire plus. Selon le fondateur de la startup aérospatiale, Ian Brooke, le Concorde aurait pu augmenter son autonomie de 61 %, s’il était équipé du Gen 3.
Un moteur compatible avec différents carburants et facile à entretenir
Un des principaux objectifs d’Astro Mechanica dans la conception de son moteur est de le rendre le plus rentable possible. D’après la startup aérospatiale, le Gen 3 devrait être nettement moins coûteux que le LEAP-1B équipant les Boeing 737, dont le prix avoisine 13,28 millions d’euros. D’autre part, il serait constitué d’un nombre restreint de pièces mobiles et devrait être plus facile à entretenir.
Au niveau du carburant, l’entreprise a déclaré que son moteur peut être alimenté au GNL, un gaz naturel nettement moins onéreux et moins polluant que le kérosène. Son fondateur a également affirmé qu’il est possible d’utiliser du méthane synthétique, produit à partir de CO2 et d’hydrogène. Plus d’informations : astromecha.co. Quand verrons-nous voler de nouveau des avions commerciaux à des vitesses supersoniques, peut-être bientôt avec ce nouveau moteur ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .