Après avoir suscité une véritable panique à l’échelle mondiale, l’énorme propulseur de la fusée chinoise Longue Marche 5 est finalement retombé sur Terre dimanche dernier vers 4h30 (heure de Paris).
Ayant été lancé fin avril pour mettre en orbite la structure de base d’une station spatiale de la Chine, l’engin mesurant plus de 33 mètres de hauteur pour un diamètre de 5 mètres est devenu incontrôlable après s’être détaché avec succès du module principal. Heureusement, il s’est désintégré au cours de sa rentrée atmosphérique, finissant sa course folle au-dessus de l’océan Indien, près des Maldives.
Un grand soulagement pour les scientifiques et les internautes
L’information a été fournie par le Bureau chinois d’ingénierie spatiale habitée. Quelques minutes plus tôt, celui-ci avait émis, selon la BBC, un communiqué : « selon le suivi et l’analyse, à 02h24 GMT le 9 mai 2021, le premier étage de la fusée porteuse Longue-Marche 5B est entré dans l’atmosphère. » Les responsables ont ensuite fourni les coordonnées du lieu du crash.
Cela vient apaiser l’esprit de la plupart des internautes, d’autant que les autorités chinoises se sont montrées plutôt discrètes sur le sujet. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette inquiétude était fondée dans la mesure où l’année dernière, des débris d’une autre fusée chinoise s’étaient abattus sur une localité de Côte d’Ivoire. L’incident avait entrainé quelques dégâts matériels. Heureusement, personne n’a été tué ni blessé.
Un lancement devenu un sujet controversé
Pour rappel, la fusée Longue Marche 5 avait été lancée le 29 avril dernier depuis la base de Wenchang qui se situe sur la côte nord-est de l’île de Hainan. Elle avait pour mission de mettre en orbite, à une altitude de près de 400 km, le premier élément de la station spatiale chinoise. Une mission qui a été accomplie avec succès. Bien que le nouvel incident n’ait fait aucun dégât, la communauté scientifique n’a pas manqué de critiquer la Chine. C’est notamment le cas Lloyd Austin, ministre américain de la Défense, qui a déclaré que le pays n’avait pas adopté suffisamment de mesures pour prévenir un tel désastre.
« Cela témoigne du fait que, pour ceux d’entre nous qui opérons dans l’espace, il y a — ou il devrait y avoir — une obligation d’opérer de façon sécurisée et réfléchie et de prendre tout ceci en considération en planifiant des opérations », a laissé entendre le général de l’Armée de terre des États-Unis, rapporte Ouest-France.
Des données opaques
Jonathan McDowell, astrophysicien au Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, est l’un des scientifiques qui se sont intéressés de près à l’évènement. Quelques jours avant le crash, il avait tweeté que le risque qu’un individu soit touché s’élève à un sur plusieurs milliards. Il faut savoir que même les autorités chinoises ne savaient pas la date, l’heure ainsi que le lieu exact de la rentrée atmosphérique.
Pour essayer d’anticiper l’impact, McDowell s’est appuyé sur des données fournies par l’US Space Command et plusieurs sites internet. Malheureusement, cela n’a pas servi à grand-chose. Et pour cause, plusieurs paramètres étaient flous pour ne citer que l’angle d’inclinaison de l’objet, sa vitesse ainsi que la probabilité de destruction au cours de la rentrée atmosphérique.