L’aviation commerciale représentait en 2020 près de 3 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone. Un chiffre qui peut paraitre insignifiant, mais dans des régions comme l’Europe, ce secteur constitue le deuxième poste le plus émissif après le transport routier. Face à cette situation pour le moins alarmante, les initiatives visant à remplacer le kérosène par des sources d’énergie écologiques se multiplient. Aux États-Unis, la jeune entreprise californienne Universal Hydrogen a récemment testé un module de stockage d’hydrogène cryogénique pour alimenter un groupe motopropulseur à pile à combustible d’une puissance de l’ordre du mégawatt.
Un banc d’essai au sol
Le test s’est déroulé dans les enceintes de l’aéroport de Mojave, aux États-Unis. Les ingénieurs de la start-up ont utilisé le module exclusif à hydrogène liquide pour fournir du carburant à un banc d’essai au sol baptisé « Iron Bird » pendant plus d’une heure et 40 minutes. Lors de l’essai, l’équipe a simulé le profil de vol d’un avion régional. Le système est une version du groupe motopropulseur à hydrogène que l’entreprise fondée en 2020 teste en vol depuis près d’un an. Le module de stockage d’hydrogène liquide renferme suffisamment de carburant pour faire tourner le groupe motopropulseur à pleine puissance pendant plus de 180 minutes.
Un déploiement imminent ?
Selon les explications, deux modules similaires à celui utilisé lors de cet essai réussi devraient permettre à un avion régional comme l’ATR 72 d’avoir un rayon d’action de près de 975 km. Universal Hydrogen prévoit justement d’intégrer son groupe motopropulseur à hydrogène sur des avions commerciaux, notamment des ATR 72 modernisés, à l’horizon 2026. En attendant, les tests se poursuivront, le but étant d’améliorer la technologie dans la mesure du possible.
Il faut savoir que le module a été développé au sein du centre d’ingénierie et de conception de l’entreprise qui se trouve à Toulouse, en France. « Il [le module NDLR] intègre toute la complexité de la gestion de l’hydrogène cryogénique. Le tout présentant extérieurement une interface de conteneur simple compatible avec les équipements de manutention de fret intermodal et aéroportuaire existants », a déclaré la société dans un communiqué.
Des modules complexes
En effet, chaque module peut stocker jusqu’à 200 kg d’hydrogène liquide. De plus, Universal Hydrogen a prévu un système qui permet de convertir l’hydrogène liquide cryogénique en hydrogène gazeux chaud. Le réservoir est aussi équipé d’un dispositif capable de détecter les fuites et d’un système de ventilation pour une utilisation sûre en toutes circonstances. « L’étape suivante consiste à améliorer notre banc d’essai pour faire voler le groupe motopropulseur alimenté par nos modules », a laissé entendre Paul Eremenko, cofondateur et PDG d’Universal Hydrogen. Plus d’infos : hydrogen.aero. Que pensez-vous de cette innovation ? Nous vous invitons à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
« Chaque module peut stocker jusqu’à 200 kg d’hydrogène liquide » Pour obtenir 1kg il faut consommer 60kWh ! C’est beau l’écologie.
On apprend avec intérêt que cette technologie est développée par des talents français pour le compte d’une entreprise américaine. Vive la coopération. Quelles seront les retombées industrielles pour notre pays? À Toulouse? Y’a t’il des subventions publiques?