Selon Li Ruilin, un des scientifiques de l’équipe de chercheurs chinois, l’idée de créer une lune artificielle est venue des exploits d’un physicien néerlandais d’origine russe du nom d’Andre Geim. Au cas où vous l’ignoreriez, ce dernier a réussi à faire léviter une grenouille à l’aide d’un champ magnétique très intense produit par un aimant. Li Ruilin et son équipe se sont inspirés de ce concept pour simuler l’environnement lunaire. Ils ont donc créé un simulateur. Celui-ci — le premier de son genre dans le monde – devrait être opérationnel d’ici quelques mois. Il est installé dans la ville de Xuzhou, anciennement connue sous le nom de Pengcheng, dans la province de Jiangsu, au nord de Shanghai.
Faire disparaître la gravité, quelle que soit la durée
Dans le simulateur, constitué d’une chambre à vide d’une soixantaine de diamètre, il est possible de réduire d’un sixième la gravité de la Terre. Cela peut se faire de façon momentanée ou pendant une longue période, selon les besoins des recherches. Pour vous donner une petite idée, imaginez donc qu’il serait possible de faire flotter différentes sortes d’objets. Mais dans le cadre de leurs essais, les experts ont utilisé une grenouille.
D’innombrables possibilités d’utilisation
Par ailleurs, l’appareil permettrait de faire des tests d’impact, de maintien de l’équilibre dans le vide ou encore d’approfondir nos connaissances sur la lévitation magnétique, pour ne citer que ça. À entendre Li Ruilin, il aidera à préparer les futures missions d’exploration spatiale, telles que la construction d’infrastructures lunaires ou l’essai de technologies innovantes en dehors de l’atmosphère terrestre.
La Chine veut s’imposer dans la conquête de l’espace
Un tel projet démontre la volonté de la Chine de se hisser à la tête de la compétition spatiale internationale. Une compétition qui inclut des puissances comme les États-Unis et le Japon. Rappelons que le pays a déjà réalisé un exploit mondial le 3 janvier 2019, lorsqu’il a fait atterrir le vaisseau spatial Chang’e 4 sur la face cachée de la lune. Malgré la déception avec la mission Chang’e 5, lors de laquelle le rover n’a ramené que très peu d’échantillons de roche en 2020, l’Empire du Milieu est loin de renoncer à ses projets lunaires. D’ailleurs, il ambitionne de faire atterrir des astronautes sur notre satellite naturel dès 2030. Sans oublier sa collaboration avec la Russie qui permettrait aux deux nations d’y installer une base de recherche commune d’ici 2027. Les chercheurs chinois ont affirmé que la réalisation de ce projet n’a pas été facile. Quoi qu’il en soit, le simulateur sera mis à disposition des chercheurs du monde entier.