L’intérêt de l’homme pour l’astronomie date de bien longtemps. Cependant, ce n’est qu’à partir des années 60 que les programmes d’exploration spatiale ont connu une avancée majeure. Avec nos ambitions croissantes de coloniser des planètes lointaines comme Mars, les scientifiques effectuent régulièrement des expériences en apesanteur.
Par exemple, depuis son ouverture en novembre 2000, la Station spatiale internationale (ISS) a accueilli pas moins de 3000 expériences scientifiques. La recherche couvre un éventail de disciplines. De l’observation de la Terre à la physique fondamentale, en passant par les études biomédicales, les scientifiques mènent au dessus de nos têtes des études visant à mieux comprendre la nature.
Se préparer à la colonisation d’autres planètes
En 2007, des scientifiques russes ont ainsi placé des cafards à bord d’un bio-satellite Foton-M basé sur la capsule Vostok qui a emmené Youri Gagarine en orbite en 1961. Le but de leur expérience était de déterminer si les insectes pouvaient survivre aux conditions extrêmes de l’espace.
Rappelons que ce dernier est une zone particulièrement dangereuse du fait notamment du risque élevé de rayonnement cosmique, lequel émet suffisamment d’énergie pour briser ou modifier les molécules d’ADN. Le manque de gravité est aussi un phénomène qui peut entrainer des conséquences graves sur la santé. Déterminer l’impact de ces évènements sur les êtres vivants est cruciale pour nous préparer à la colonisation de mondes lointains comme la planète rouge.
12 jours dans l’espace
Autrefois considérées comme insignifiantes et pas tout à fait pertinentes pour les Terriens, les expériences en apesanteur deviennent ainsi de plus en plus importantes à mesure que nos programmes d’exploration spatiale avancent. Les résultats permettent de comprendre comment les animaux s’adaptent aux vols spatiaux. Dans le cadre de leur projet, les scientifiques russes ont mis en orbite des cafards pendant une dizaine de jours à bord d’un bio-satellite sans équipage Foton-M. Comme nous l’apprennent nos confrères de Wired.com, l’expérience s’est déroulée entre le 14 et le 26 septembre 2007, soit pendant 12 jours exactement. Un spécimen nommé Hope a donné naissance à 33 bébés après son retour sur Terre.
Plus foncés que d’habitude
Selon l’équipe de l’Institut des problèmes biomédicaux de Russie (IBMP) qui a entrepris la recherche, les bébés cafards mangeaient et buvaient bien. Leurs exosquelettes se sont cependant assombris plus vite que d’habitude. Normalement, les cafards naissent avec une carapace transparente qui devient progressivement brune. Cela n’était pas le cas avec ces spécimens conçus dans l’espace. Ils étaient devenus plus foncés plutôt que prévu.
Plus rapide, plus gros et plus forts !
« Les cafards conçus à bord d’une mission spatiale russe sont de véritables olympiens (…) plus forts, plus rapides que leurs cousins terriens (…) ils ont grandi plus vite que prévu« , explique le chercheur Dmitry Atyakshin. « De plus, nous avons découvert que les créatures… courent plus vite que les cafards ordinaires et sont beaucoup plus énergiques et résistantes ».
Bien entendu, cette étude constitue une avancée majeure dans notre compréhension de l’impact de la gravité sur la conception et le développement. À noter qu’en plus des cafards, l’expérience incluait d’autres espèces, dont des gerbilles, des papillons et des escargots.