L’Agence spatiale européenne (ESA) a récemment lancé une campagne de recrutement essentiellement auprès des femmes, et plusieurs scientifiques semblent êtres d’accord sur le fait qu’une parité serait très utile. La plupart des astronautes que nous connaissons aujourd’hui sont des hommes. En effet, les femmes ne représentent que 10% du monde spatial.
Et si, en réalité, les femmes seraient tout aussi efficaces dans l’espace que les hommes, si ce n’est plus ? Une récente étude scientifique démontre que des souris mâles exposées aux radiations de l’espace montreraient un apprentissage altéré par rapport aux femelles.
Les femelles plus à l’aise dans l’espace que les mâles
Les chercheurs, avec l’aide de la Nasa, ont décidé d’exposer des dizaines de souris à de nombreuses radiations. Les rats ont été différenciés selon leur genre, mâle ou femelle. Les radiations, quant à elle, se sont révélées être dix fois plus élevées que sur les stations spatiales internationales telles que celle que commande Thomas Pesquet. Lors de cette étude, les chercheurs se sont intéressés à l’anxiété, la mémoire, la sociabilité et l’apprentissage des souris.
Parmi les tests effectués, l’un d’entre eux consistait à placer les souris dans une piscine d’eau trouble, dans laquelle se trouvait une plateforme que les rongeurs devaient atteindre. Pour y parvenir, plusieurs indices ainsi que des repères se trouvaient dans la piscine.
A l’issu de ce test, les chercheurs se sont rendu compte que les souris mâles exposées aux radiations apprenaient moins vite. En effet, celles-ci avaient beaucoup plus de mal à retrouver la plateforme que les autres, ce qui démontre notamment que les mâles auraient plus de mal à se repérer dans l’espace. De plus, les radiations de l’espace provoqueraient également un déficit de la mémoire chez les mâles. En effet, le cerveau des souris, très similaire à celui de l’Homme, serait plus impacté chez ces derniers que chez les femelles.
Plusieurs mois après l’exposition, les chercheurs ont réalisés des prélèvements afin d’observer l’impact des radiations sur une plus longue durée. Selon Jocelyne Caboche, neurobiologiste et directrice de recherche au CNRS, « On y découvre l’évolution de certaines molécules du cerveau mais aussi les différentes réactions immunitaires. C’est très intéressant ».
Les femmes se verraient-elles privilégiées pour les prochaines missions spatiales ?
En se basant sur les résultats de cette étude, nous remarquons que les femmes seraient plus résistantes au stress que provoque les radiations. Chez nos amis les rongeurs en tout cas, l’hypothèse se confirme. Mais il est aujourd’hui impossible d’avancer que ces différences s’observent chez l’humain. La neurobiologiste explique que « Pour un tel voyage, il y a d’autres événements qu’il faut prendre en compte comme l’éloignement des familles, l’isolement… Tout le monde ne réagit pas de la même manière ».
Néanmoins, cette étude fait lieu à de nombreux débat dans la communauté scientifique. En effet, selon Nicolas Foray, radiobiologiste et directeur de recherches à l’Inserm, les radiations auxquelles ont été soumis les souris ne seraient pas vraiment fidèles à celles de l’espace. Selon lui, les résultats de l’étude seraient vrais dans le cas d’un homme nu sans protection.
Les rongeurs sont trois fois plus radio-résistant que l’homme. De telles radiations égaleraient celles d’une session de radiothérapie « corps entier » pour l’homme, mais ne sont pas égales à celles présentent dans l’espace. De plus, le radiobiologiste affirme qu’ « à forte dose, l’homme et la femme sont égaux face aux radiations ». Bien que ses résultats ne fassent pas l’unanimité auprès de la communauté scientifique, nous pouvons peut-être espérer que le premier pas sur Mars serait celui d’une femme.