Face aux dégâts environnementaux causés par les combustibles fossiles, l’humanité tente désespérément de trouver des alternatives durables à ces sources d’énergie qui constituent de puissants émetteurs de gaz à effet de serre. Dans ce contexte, force est de reconnaitre que l’énergie solaire et l’hydrogène sont considérés comme les candidats les plus prometteurs pour remplacer le pétrole, le charbon et le gaz naturel. La start-up américaine Interlune veut cependant aller encore plus loin, voire très loin, dans sa quête de solutions pour lutter contre le réchauffement climatique tout en répondant de manière optimale aux besoins énergétiques terrestres. Elle ambitionne d’extraire du régolithe lunaire un isotope rarement disponible sur Terre : l’hélium-3.
Différent de l’hélium-4
En réalité, l’hélium le plus abondant sur notre planète est l’hélium-4. Il représente environ 99,99986 % de l’hélium naturel terrestre. La raison pour laquelle son cousin hélium-3 n’existe qu’en très faible quantité sur Terre est que le vent solaire n’atteint pas la surface de notre planète du fait du bouclier magnétique de cette dernière. La Lune, contrairement à cela, est exposée aux météorites ainsi qu’aux flux de particules provenant de notre étoile. Or ce gaz ionisé, également connu sous le nom de plasma solaire, contient de l’hélium-3. Si cet isotope suscite un grand intérêt de la part des Terriens, c’est parce qu’il possède un fort potentiel énergétique.
Révolutionner l’informatique quantique et d’autres domaines
Concrètement, l’hélium-3 pourrait être utilisé dans un réacteur à fusion nucléaire pour produire de l’électricité. Par rapport aux isotopes tels que l’uranium 235 utilisé pour alimenter les centrales nucléaires, l’hélium-3 serait plus sûr dans la mesure où il n’est pas radioactif. En conséquence, il ne produirait pas de déchets dangereux. Ce gaz stable, inerte et ininflammable pourrait aussi servir dans le domaine médical en rendant les IRM (imageries par résonance magnétique) plus détaillées que jamais. Interlune prévoit également une utilisation dans l’univers de l’informatique quantique supraconductrice. Grâce aux températures extrêmement basses générées par l’isotope, il serait possible d’améliorer la vitesse et la précision des calculs. Par ailleurs, l’hélium-3 pourrait être exploité pour fabriquer des dispositifs avancés de détection de matières et d’armes nucléaires.
Un projet ambitieux
Certes, les perspectives sont largement prometteuses, mais avant d’en arriver là, Interlune devra d’abord surmonter d’importants défis techniques et logistiques. Elle développe actuellement des machines minières sophistiquées conçues pour être envoyées sur la Lune. Si tout se passe bien, une mission test devrait avoir lieu en 2026. Celle-ci devrait être menée en collaboration avec la NASA. En fonction des résultats, une usine pilote pourrait être installée sur notre satellite naturel en 2028 pour un début d’exploitation à l’horizon 2030. À noter qu’Interlune n’est pas la seule entreprise à s’intéresser à ce concept. L’idée d’utiliser les ressources lunaires à des fins énergétiques séduit également d’autres sociétés, pour ne citer que Shackleton Energy. Plus d’infos : interlune.space. Que pensez-vous de ce projet ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .