Pulsar construit un moteur à fusion nucléaire pour propulser les fusées spatiales à plus de 800 000 km/h

Avec les technologies actuelles, un voyage vers Mars prendrait approximativement 260 jours à bord d’un vaisseau spatial doté d’un système de propulsion conventionnel. Pour rejoindre Titan, la plus grosse Lune de Saturne, il faudrait un peu moins de 10 ans. Évidemment, cette durée de vol est jugée beaucoup trop longue et rendrait complexe la réalisation des missions d’exploration de l’espace lointain. Pulsar Fusion, située à Oxfordshire, au Royaume-Uni a dévoilé une solution qui pourrait lever cet obstacle majeur. L’entreprise prévoit en effet d’utiliser une technologie de propulsion par fusion nucléaire afin de permettre aux vaisseaux d’arriver beaucoup plus rapidement à leur destination. Elle a d’ailleurs annoncé il y a quelques mois le début de la construction d’un énorme moteur-fusée à fusion nucléaire dans une usine basée à Bletchley, en Angleterre. Cette percée innovante pourrait considérablement améliorer la vitesse et la consommation de carburant des engins spatiaux.

Quelles sont les spécificités de ce moteur-fusée à fusion nucléaire ?

Cette chambre de fusion nucléaire de 8 m de long fonctionne comme le soleil, selon les explications « vulgarisées » de l’entreprise. À l’intérieur du système, un plasma à des températures de centaines de milliers de degrés est confiné dans un champ électromagnétique. Les chercheurs partenaires travaillent ainsi sur le meilleur moyen de garantir la stabilité de ce plasma ultra-chaud. Pulsar Fusion collabore notamment avec la société américaine Princeton Satellite Systems afin d’étudier le comportement probable du plasma à l’intérieur de la chambre et à sa sortie, par le biais des simulations par superordinateurs.

Actuellement, les scientifiques cherchent aussi la façon d’atteindre les vitesses d’échappement requises pour des voyages entre deux systèmes planétaires. Il est à noter que ce nouveau système de propulsion est constitué d’un moteur à fusion directe (DFD). Ce dernier contient les particules chargées qui génèrent directement la poussée. Ce type de moteur serait plus efficace que les technologies de propulsion actuelles. Il est alimenté par des isotopes atomiques et il ne nécessite pas d’importantes quantités de carburant. Un atout qui le rend particulièrement intéressant pour les très longs vols spatiaux.

Quels sont les avantages de cette technologie de propulsion spatiale ?

Richard Dinan, le PDG de Pulsar Fusion, a affirmé que la fusion nucléaire a un avenir prometteur dans le domaine de la propulsion spatiale. En effet, l’espace réunit toutes les conditions idéales telles que des températures ultra-froides pour optimiser les réactions de fusion. La densité énergétique de ces réactions serait particulièrement élevée, ce qui permet d’atteindre des vitesses de déplacement ultrarapides. Les fusées pourraient être propulsées à une vitesse de 804 672 km/h. Par conséquent, il pourrait être possible de voyager vers Saturne et ses lunes en seulement deux ans, soit cinq fois plus rapidement. Avec les systèmes de propulsion conventionnels, la durée de vol vers ces destinations éloignées est estimée à environ neuf à dix ans.

Comment est financé ce projet ambitieux ?

Forte de son expertise en matière de propulsion spatiale, Pulsar Fusion se focalise depuis longtemps sur la recherche concernant la fusion. Afin de financer ses travaux, elle a commencé par mettre au point des solutions innovantes qui lui permettent de générer d’importants revenus. Citons notamment le moteur-fusée hybride et le propulseur électrique à effet Hall pour des véhicules spatiaux. En plus de ses propres apports financiers, l’entreprise a aussi obtenu un financement de l’UK Space Agency en 2022.

Elle bénéficie d’ailleurs du soutien du Nuclear Advanced Manufacturing Research Centre et de l’Université de Cambridge. Pour avoir plus d’informations sur ce système de propulsion à fusion nucléaire, rendez-vous sur Pulsarfusion.com. Que pensez-vous de ce moteur-fusée ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .