L’information a été dévoilée par l’agence spatiale russe Roscosmos le 22 mai dernier. La Russie veut envoyer un vaisseau spatial nucléaire vers Jupiter. Mais avant d’atteindre cette destination, l’engin devrait d’abord passer par la Lune puis Vénus. Concrètement, l’idée consiste à utiliser un « remorqueur spatial » propulsé à l’électricité nucléaire.
Baptisé « Zeus », le module énergétique de l’engin comporte un mini-réacteur nucléaire de 500 Kilowatts. À titre de comparaison, la puissance d’un réacteur nucléaire terrestre avoisine en moyenne 900 Mégawatts. En dépit de cette puissance limitée, Zeus devrait tout de même être capable de propulser un satellite de 22 tonnes tout en étant en mesure de voyager plus vite qu’une fusée conventionnelle.
Un coût estimé à près de 57 millions de dollars
D’après l’agence de presse publique TASS, la mission du module spatiale devrait avoir lieu d’ici 2030. Elle est censée durer environ 50 mois, soit un peu plus de quatre ans. « En collaboration avec l’Académie russe des sciences, nous effectuons maintenant des calculs sur la balistique et la charge utile de ce vol », a déclaré Alexander Bloshenko, directeur exécutif de Roscosmos pour les programmes à long terme et la science, cité par Futurism. De son côté, l’agence Sputnik affirme que le vaisseau spatial sera lancé depuis la base de Vostochny (Sibérie), à bord du lanceur Angara-A5V.
« En janvier 2020, l’agence Roscosmos a annoncé son intention de lancer le premier remorqueur à propulsion nucléaire pour des essais en 2030 et de commencer sa production de masse peu après. Le projet est estimé à 4,2 milliards de roubles (57 millions de dollars) », rapportent nos confrères de Space Daily.
Des projets d’exploration spatiale ambitieux
L’annonce de ce nouveau projet témoigne encore une fois de l’intérêt de la Russie pour l’exploration spatiale. Pour rappel, le pays ambitionne également d’avoir sa propre station spatiale orbitale et projette même de poser une sonde dans le pôle sud de la Lune d’ici la fin de l’année.
En ce qui concerne le module Zeus, également connu sous le nom de Transport and Energy Module (TEM), il est en développement depuis plus de dix ans. Un premier prototype grandeur nature a été dévoilé en 2019. L’année dernière, l’agence spatiale russe a même partagé une animation 3D montrant le déploiement de l’engin en orbite.
Se déplacer plus rapidement dans l’espace
L’utilisation d’un vaisseau spatial à propulsion nucléaire pourrait réduire considérablement la durée des voyages dans l’espace lointain. Selon l’agence spatiale américaine, avec les fusées actuelles, un aller-retour vers Mars pourrait prendre environ trois ans. Avec un engin propulsé au nucléaire, il ne faudrait que près de deux ans pour effectuer le même trajet.
En plus de constituer une source d’énergie pour faire fonctionner les moteurs, le mini-réacteur nucléaire à bord pourra assurer l’alimentation des systèmes électriques. Cela devrait permettre aux instruments de fonctionner de façon prolongée même dans les régions cachées du soleil. Le réacteur Zeus est par exemple censé fonctionner pendant environ 12 ans. À noter que la NASA s’intéresse également à l’utilisation de l’énergie nucléaire dans l’espace. Elle développe notamment une centrale nucléaire à implanter dans l’espace lointain.
Je tiens à préciser que sous une photo, il est écrit « Baïkonour, Russie ». Mais nan, Baïkonour est au Kazakhstan, la Russie paye un loyer afin de garder cet endroit.