Depuis plus d’un demi-siècle, nous avons lancé des milliers de fusées et envoyé encore plus de satellites en orbite. Le nombre des objets en orbite terrestre basse ne cesse de s’accroître. Et cela n’est pas sans conséquence. En plus de polluer l’espace, ces déploiements massifs augmentent de temps en temps les risques de collision.
Ces risques sont d’autant plus élevés dans la mesure où la quantité de débris trainant dans l’espace a atteint un niveau record au cours de ces dernières années. Selon la NASA, plus de 27 000 morceaux de débris orbitaux rôdent actuellement au-dessus de nos têtes. Étant donné que ceux-ci peuvent se déplacer à plus de 25 000 km/h en orbite terrestre basse, ils constituent une menace pour les activités spatiales et compromettent ainsi la sécurité dans l’espace.
Un CubSat doté de voiles solaires déployables
Face aux dangers des débris spatiaux, des groupes de recherche du monde entier développent des solutions pour nettoyer l’espace. C’est le cas d’une équipe de l’Embry-Riddle Aeronautical University. Ankit Rukhaiyar et Jonathon G. Nadeau sont des étudiants chercheurs affiliés à cette université américaine spécialisée dans l’aéronautique et l’aérospatial.
Ils ont créé un prototype de technologie qui exploite l’énergie solaire pour naviguer autour de la terre et ramasser des déchets spatiaux. Leur concept repose sur l’utilisation d’un CubSat doté de voiles solaires pouvant être déployées.
Des missions à long terme en perspective
Ce concept n’est pas vraiment nouveau. Michael DuPuis, scientifique auprès du Kennedy Space Center de la NASA, a été l’un des premiers experts à l’avoir suggéré. Selon Rukhaiyar, l’un des avantages de leur CubSat réside dans le fait que la présence de voiles solaires (ou photovoiles) déployables lui permet de naviguer dans l’espace et mener de manière autonome des missions à long terme.
Le jeune chercheur estime que le déploiement d’une flotte composée d’un certain nombre du petit engin contribuera à la réduction de déchets spatiaux, qui représentent un danger non seulement pour les astronautes, mais aussi pour les vaisseaux spatiaux. L’idée consiste à ramener les débris à environ 300 kilomètres au-dessus de la Terre, où la traînée atmosphérique les consumerait ensuite.
« La pression de rayonnement (du soleil, ndlr) est à peu près constante sur Terre. Nous devrions donc avoir une pression de radiation solaire suffisante pour mener à bien des missions de nettoyage à long terme », a expliqué Rukhaiyar.
Des essais réussis
Le prototype que l’équipe a créé est composé d’un CubSat de la taille d’un rack 6U et d’une voile de 32 mètres. Les tests réalisés en laboratoire se sont bien déroulés et les chercheurs ont obtenu des résultats encourageants.
On ne sait pas si cette invention aura un jour sa place dans l’espace, mais le Dr Sergey Drakunov, professeur d’ingénierie physique et directeur de l’Engineering Physics Propulsion Lab (EPPL) d’Embry-Riddle, n’a pas manqué de féliciter Rukhaiyar et Nadeau ainsi que tous leurs collaborateurs pour cet excellent travail.
« Des étudiants comme Ankit et Jonathon viennent à Embry-Riddle avec tout leur enthousiasme et ils font de grandes choses », a déclaré Drakunov. « Leur travail acharné fera progresser la technologie spatiale. Ils contribuent également à inspirer d’autres générations d’étudiants chercheurs. »
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