Les oiseaux ont toujours fait partie du paysage et ont contribué de mille et une façons au développement de l’espèce humaine, que cela soit par l’alimentation, l’aide à la chasse, à la pêche ou autres. Ils ont également été un sujet d’étude fascinant pour les scientifiques puisque les études de populations d’oiseaux sont actuellement les plus développées de tous les groupes d’animaux.
Justement, des chercheurs se sont basés sur plusieurs données historiques recueillies par des ornithologues professionnels et amateurs pour effectuer une étude portant sur 378 des 445 espèces d’oiseaux indigènes se reproduisant en Europe. En effet, des études antérieures avaient déjà fait état d’une diminution inquiétante de ces volatiles. Mais cette nouvelle étude, portant sur un plus large éventail d’espèces, et étalée sur une plus large période, a été sans appel.
Les humains ont anéanti les espaces dont dépendent les oiseaux
En effet, cette nouvelle étude parue dans Ecology and Evolution a révélé qu’un oiseau sur six a déserté le paysage européen depuis les années 1980. Ce chiffre se monterait actuellement jusqu’à 620 millions d’oiseaux disparus. Un fait d’autant plus inquiétant que « cela passe presque inaperçu, invisible, discrètement en arrière-plan », déclare Richard Gregory, de la Royal Society for the Protection of Birds (RSPB).
D’habitude omniprésents, la population des moineaux aurait diminué de 60% depuis les années 80, soit une disparition de 75 millions d’entre eux. Ce phénomène a été constaté aussi bien dans les villes que dans les environnements agricoles et herbagers. D’après Anna Staneva, responsable par intérim de la conservation de Birdlife Europe, « les oiseaux communs deviennent de moins en moins communs, en grande partie parce que les espaces dont ils dépendent sont anéantis par les humains ».
Les chercheurs appellent les gouvernements à agir, et vite
Fiona Burns, la biologiste de la conservation de la RSPB qui a dirigé l’étude a déclaré que « nous avons besoin d’une action transformatrice dans toute la société pour lutter ensemble contre les crises de la nature et du climat ». Autrement dit, augmenter l’échelle de l’agriculture respectueuse de la nature, de la protection des espèces, de la foresterie et de la pêche durable et étendre rapidement le réseau d’aires protégées.
Anna Staneva recommande quant à elle que les gouvernements de toute l’Europe établissent « des objectifs juridiquement contraignants pour la restauration de la nature, sinon les conséquences seront graves, y compris pour notre propre espèce ». Par ailleurs, les chercheurs demandent également instamment l’adoption d’une proposition de loi européenne sur la restauration de la nature.