Nombreux sont les scientifiques qui s’intéressent au règne animal. La faune qui nous entoure s’avère être remplie de mystères. Les propriétaires de chiens vont diront qu’il est possible de communiquer avec eux. Et si, au-delà des animaux domestiques, il était possible de communiquer avec d’autres animaux ?
C’est notamment sur quoi travail une équipe de scientifiques. Cette équipe cherche à trouver le moyen d’interagir avec les cachalots. Et, aussi étonnant que cela puisse paraître, échanger avec des cachalots serait bel et bien possible.
Comment les cachalots se « parlent »-ils?
Afin de communiquer entre eux, les cachalots, contrairement aux baleines, n’émettent pas de sons à proprement parlé. Leur communication se fait par le biais de cliquetis audibles à plusieurs kilomètres appelés « codas ». Afin d’émettre ces cliquetis, le cachalot expulse de l’air au niveau d’une paire de lèvres situées sur leur nez. L’air expulsé produit alors un cliquetis unique, propre à chaque individu de l’espèce.
Cependant, pour pouvoir parler de « langage », le moyen de communication doit remplir trois conditions:
- la première est d’émettre des sons variés pouvant se rapporter à différentes significations fixes.
- La deuxième est que ce langage doit se faire selon certaines règles, autrement dit, suivre une certaine grammaire.
- Enfin, le langage doit s’apprendre et non être inné.
Selon certains scientifiques, les cachalots auraient bel et bien un langage propre à leur espèce. Et celui-ci pourrait être décodé grâce à l’intelligence artificielle.
Un apprentissage grâce à l’IA
Intéressé par ce mystérieux moyen de communication, une équipe de scientifiques à chercher à décoder ce que se disaient ces géants marins. Afin de parvenir à comprendre le langage des cachalots, les scientifiques ont décidé d’utiliser l’intelligence artificielle. Ce projet entre dans le cadre du CETI (Cetacean Translation Iniative). L’équipe de chercheurs est dirigée par Michael Bronstein, enseignant à l’Imperial College de Londres et expert en apprentissage.
Avec son équipe, Michael Bronstein cherche donc à décoder le langage des cétacés avec l’aide de l’intelligence artificielle ou l’apprentissage automatique. Afin d’y parvenir, les chercheurs ont donc récolté des données linguistiques afin d’alimenter des « neurones informatiques » qui décoderont chacune des données. Parmi ces « neurones informatiques », nous retrouvons le GPT-3 développé par la société OpenIA.
Son fonctionnement est simple: lorsqu’il reçoit le début d’une phrase, le GPT-3 est capable de complétée celle-ci mot par mot. Ce modèle de langage est également capable de reconnaître les mots qui vont généralement ensemble ainsi que les règles grammaticales d’une langue. Mais même avec l’aide de l’intelligence artificielle, décoder le langage des cachalots n’est pas une mince affaire.
Une tâche complexe
Bien que les scientifiques disposent des technologies et des données nécessaires au décodage, y parvenir est plus facile à dire qu’à faire. Les chercheurs devront donc collecter un maximum de données du langage des cachalots, et ils estiment que plus d’un milliard de « codas » seront nécessaires pour parvenir à déchiffrer le jargon des cétacés.
De plus, il sera également nécessaire de trouver un sens aux différentes données. Sans aucun contexte, le décryptage est d’autant plus compliqué. Ces recherches prendront donc beaucoup de temps aux spécialistes pour arriver à leurs fins. Des années de recherches dans les habitats naturels des cachalots devront être faites. En imaginant que leur projet aboutisse, nous pourrions donc possiblement bientôt communiquer avec les cachalots. Un bon moyen de changer la vision que nous avons de la nature.