Chez la plupart des humains, le rat n’est pas réellement un animal de bon augure. Lorsque l’on parle de ces mammifères, les termes sont rarement positifs ! Ils sont assimilés à un animal malveillant porteur de maladies et annonciateurs d’insalubrité. Lorsqu’ils pullulent à Paris ou à New York, ce n’est jamais signe d’une extrême propreté des lieux. Le rat est d’ailleurs considéré comme un nuisible problématique, du fait qu’il mange et contamine la nourriture, abîme les structures et transmet des maladies à l’Homme. Une association belge, APOPO, tente de prouver que le rat peut aussi être utile. En effet, cette association a décidé d’entraîner les rats à détecter la tuberculose, et ils seraient bien plus efficaces que les tests au microscope. Découverte.
APOPO, c’est qui ?
APOPO, acronyme de « Anti-Persoonsmijnen Ontmijnende Product Ontwikkeling » pour développement d’un produit de détection anti-mines terrestres, est une organisation non gouvernementale belge. Celle-ci forme des cricétomes des savanes ou rats de Gambie pour leur apprendre à détecter des mines terrestres ou la tuberculose. L’organisation travaille surtout en Afrique (Angola, Mozambique, Tanzanie), en Asie (Thaïlande et Cambodge) et en Amérique du Sud (Colombie). (Source : Wikipédia). Le programme baptisé Bosco le HeroRAT entend également utiliser le rat à des fins utiles, plutôt que de le stigmatiser.
Comment les rats deviennent-ils un animal utile ?
Le rat de Gambie est un rongeur de taille relativement grande, avec une longueur corporelle pouvant atteindre jusqu’à 40 cm, sans compter la queue. C’est un animal nocturne qui est principalement herbivore, se nourrissant de fruits, de graines, de racines et de feuilles. Les scientifiques ont remarqué que ces rats avaient des capacités olfactives étonnantes. Dans le cas des mines antipersonnel, les rats sont entraînés à détecter leur odeur. Ces animaux originaires d’Afrique résistent parfaitement au climat subsaharien et peuvent donc être opérationnels rapidement, car ils sont aussi faciles à élever. Comme pour beaucoup d’animaux, la motivation de ces rats est la nourriture. Concrètement, ils se trouvent attachés à une corde, entre deux humains, et dès qu’ils détectent une mine antipersonnel, ils se mettent à gratter la terre. APOPO précise que les rats ne risquent pas leur vie pour la détection, car ils sont beaucoup trop légers pour faire exploser une mine. Les démineurs peuvent alors sécuriser la zone et extraire les mines antipersonnel qui font encore des ravages quand elles explosent.
Pourquoi les rats sont-ils aussi très utiles pour la tuberculose ?
Si, en France, la tuberculose est une maladie devenue rare, elle figure encore parmi celles qui entraînent le plus de décès dans les pays dits « pauvres ». En 2013, 1,5 million de personnes sont mortes de cette maladie. APOPO forme des rats capables de détecter le Mycobacterium tuberculosis, signe de la maladie, dans des crachats humains. Entraînés à l’odeur de cette bactérie, les rats sont alors susceptibles de repérer la maladie chez les humains. Dans les laboratoires d’APOPO en Tanzanie, les rats sont formés à renifler dix orifices différents, certains avec le virus, d’autres exempts. Lorsqu’un rat reconnaît l’odeur de la tuberculose, il gratte le sol de la cage et maintient son museau sur le trou. Les rats seraient capables de détecter 40 échantillons en 10 min, alors qu’un microscope mettra une journée ! La collaboration avec les rats existe depuis 2010 et elle a déjà permis de détecter 43 % de patients supplémentaires.
Et les rats peuvent aussi détecter des victimes de séismes
Un autre projet, RescueRat, est mené en Tanzanie par la chercheuse Donna Kean, en collaboration avec l’université d’Eindhoven (Belgique). Les scientifiques ont développé un sac à dos doté d’une technologie ultra-perfectionnée, qui permet aux chercheurs une communication avec les rats pour la détection de victimes lors des tremblements de terre par exemple. Capables de se faufiler partout grâce à leur petite taille, leur sac à dos localise précisément les victimes repérées et informe les secours de leur position. Il y a de quoi porter un autre regard sur ces animaux préjugés répugnants non ? Plus d’informations : apopo.org