Avec le printemps et le soleil qui est revenu, vous avez peut-être aperçu quelques insectes virevoltants autour de vous. Un bourdon, une mouche, ou d’autres difficiles à identifier… Pourtant elles bourdonnent aussi, semblent avoir un corps d’abeille, mais n’en n’ont pas la couleur ! Et si vous aviez croisé une abeille sauvage, totalement différente de l’abeille domestique ? Une espèce à protéger absolument ! Le problème, c’est que l’on ne les connaît pas vraiment; nous avons plutôt l’habitude des abeilles qui vivent dans une ruche et qui nous fabriquent un joli nectar doré. Or, les abeilles sauvages vivent généralement en solitaire et non en colonie, et elles ne fabriquent pas de miel… Ce qui ne veut pas dire qu’elles sont inutiles pour la nature, bien au contraire !
Un livre pour comprendre les abeilles sauvages
Nous avons pu recevoir l’excellent livre de Monique Berger: Découvrir les abeilles sauvages (Editions Delachaux et Niestlé). l’auteure est une photographe passionnée de nature qui se consacre aux insectes. Elle nous livre de magnifiques images qui nous réconcilient avec ces insectes qui effraient, mais qui sont pourtant si inoffensifs et surtout très utiles. Au fil des pages, nous découvrons des clichés magnifiques d’abeilles qui offrent des couleurs que nous ne soupçonnions pas. Dans notre inconscient, l’abeille est noire striée de jaune ou l’inverse, c’est donc l’abeille domestique que nous nous représentons. Certains ne savent même pas qu’ils peuvent rencontrer des abeilles sauvages. Et pourtant, il faudrait les protéger au mieux pour notre biodiversité et pour notre survie alimentaire. Un monde minuscule et surprenant peuplé de près de 1000 espèces différentes. Cette bible des abeilles sauvages nous explique comment elles vivent, leur reproduction, mais également leur rôle si important dans le cycle de l’abeille sauvage. C’est un livre qui fait changer le regard sur ces abeilles que l’on craint sans raison aucune ! Une ode à la nature qui fût très agréable à découvrir… Vous regarderez les abeilles d’une autre manière, et pourrez les identifier grâce à cette mine d’or !
Quelle différence entre abeille sauvage et abeille domestique ?
Tout d’abord, il faut savoir qu’à l’origine, toutes les abeilles sont sauvages… Les hommes en ont domestiqué certaines pour la simple et bonne raison qu’elles étaient capables de produire du miel, de la gelée royale, du propolis ou de la cire. Ces abeilles domestiques, les Apis Mellifera ou les Apis Cerena vivent en colonie, dans des ruches et produisent donc le miel et ses dérivés. Les abeilles sauvages, elles, sont solitaires, ne vivent donc pas en ruche, mais dans la nature, dans de petits trous de bois, haies, et ne produisent aucun miel ! En revanche, ce sont des insectes que l’on pourrait appeler « super pollinisateurs »: 80% des fleurs sont ainsi butinées par des abeilles sauvages qui vont nourrir leurs petits… Si l’on sait que seulement 20% des fleurs sont butinées par les abeilles domestiques, il est plus facile de comprendre leur importance cruciale pour la biodiversité !
Les abeilles domestiques « mangent-elles » les abeilles sauvages ?
Cette idée est souvent ancrée dans l’inconscient collectif, pourtant, ce n’est qu’une idée reçue… Non les abeilles domestiques ne dévorent pas les abeilles sauvages. Bien sûr, elles peuvent s’attaquer mutuellement, mais comme toute espèce vivante finalement ! La disparition progressive des abeilles sauvages est due à bien d’autres choses, et comme souvent, à des facteurs humains:
- La bétonisation des villes et campagnes provoque la disparition de leurs habitats, tout comme l’artificialisation des sols qui empêche leurs cycles de reproduction puisqu’ils ont lieu dans les sols.
- L’utilisation de pesticides (insecticides, herbicides ou fongicides) qui menace les abeilles, mais également toutes les espèces.
- Enfin, le réchauffement climatique menace aussi les abeilles sauvages et tous les insectes pollinisateurs. Le montée des températures les oblige de monter en altitude pour survivre, mais elles ne sont pas physiologiquement adaptées à ce changement de climat.
Comment les protéger ?
La loi déconseille de tailler les haies entre le 15 mars et le 31 juillet, et ce n’est pas seulement avec un objectif décoratif ! Les agriculteurs ont même une interdiction légale de tailler les haies à cette période. Cela permet de laisser les oiseaux s’épanouir en paix, de faire leurs nids, mais également aux abeilles de trouver de la nourriture. En tant que particulier, il est intéressant d’installer de petits hôtels à insectes dans lesquels elles viendront s’abriter, et de laisser quelques mètres carrés de votre jardin en jachère, ou d’y planter des plantes mellifères… Demandant très peu d’entretien, elles offriront des couleurs à votre jardin et une réserve inespérée de fleurs variées pour les abeilles sauvages… C’est exactement le moment de semer vos plantes mellifères, et c’est même possible dans une jardinière, sur un balcon… Vous savez à quoi occuper votre prochain weekend !