Qui a dit que seuls les Pokémon pouvaient évoluer et se régénérer complètement ? Figurez-vous que dans la vraie vie, certains animaux sont capables de faire de même ! C’est notamment le cas de l’axolotl, une espèce de salamandre qui peut auto-régénérer complètement des membres entiers et même des organes vitaux ! Eh bien des chercheurs se sont mis en tête d’étudier les gènes de cette petite bestiole pour qu’un jour, les humains puissent aussi faire pareil…
Les gènes de l’axolotl ont été étudiés de très près par le généticien Jeremiah Smith et son équipe. Ils ont mené des travaux sur le séquençage de génome de l’axolotl et dont les premiers résultats viennent tout récemment d’être publiés dans la revue PNAS. L’étude démontre que l’axolotl, petite bestiole aux allures de têtards, présente la particularité de garder indéfiniment une apparence juvénile, en plus de pouvoir se régénérer en cas de membres coupés ou d’organes endommagés.
Le secret réside dans les génomes…
Mais comment les gènes de cette créature peuvent arriver à de telles prouesses ? Jeremiah Smith et ses collègues ont avancé que c’est grâce à d’étonnants génomes qui datent du jurassique. « Les grands génomes des salamandres semblent remonter à une période de leur ancienne histoire évolutive, il y a peut-être 200 millions d’années, lorsque des éléments d’ADN égoïstes étaient capables de faire de multiples copies d’eux-mêmes et de s’insérer dans tout le génome », a indiqué Smith.
Il faut savoir que les ADN égoïstes désignent une forme d’ADN capable de se copier et dupliquer indéfiniment sans que cela n’ait d’effets négatifs sur l’organisme. A noter en effet qu’en temps normal, un tel phénomène nuit à la reproduction, ce qui n’est pas le cas pour l’axolotl.
Applicable sur le plan humain ou pas ?
Ces capacités de l’axolotl ont de quoi faire rêver ! Imaginez un peu si les humains arrivaient à faire pareil ! Eh bien c’est justement sur une telle possibilité que Jeremiah Smith et son équipe travaillent d’arrache-pied. « En améliorant notre compréhension des emplacements des gènes dans le génome et des longs segments d’ADN qui se trouvent entre les gènes, nous commençons à comprendre les règles qui dictent quand et où les gènes sont activés pendant le développement, la régénération et d’autres processus », a expliqué Smith. Toutefois, le chemin pour arriver à des résultats concrets reste encore laborieux, car l’ADN humain est beaucoup plus complexe que celui de l’axolotl.
« Traduire cette information à l’homme [est] plus difficile […] Il semble raisonnable de s’attendre à ce que certains éléments réglementaires discrets puissent être trouvés qui pourraient améliorer la réponse des cellules aux blessures. Cela pourrait être possible dans notre vie. » Les chercheurs envisagent notamment l’élaboration de médicaments qui pourraient aider à une régénération plus rapide des blessures et des plaies par exemple. On attend avec impatience de voir ça !