Depuis quelques jours, le milliardaire américain Elon Musk est au cœur d’une polémique dont il se serait bien passé. Même s’il n’est pas pointé du doigt personnellement, son entreprise Neuralink vient d’être visée par une plainte déposée par le PCRM (Physicians Committee for Responsible Medicine). Cette plainte vise la maltraitance dont les singes, à qui Neuralink implante des puces cérébrales, seraient victimes. Alors que l’entreprise s’apprête à implanter les puces sur des cerveaux humains, le PCRM, défenseur des droits animaux, estime que certains singes seraient morts en 3 ans, dans d’atroces souffrances. Depuis cette plainte, Neuralink a démenti ses informations dans un communiqué. Décryptage.
Neuralink c’est quoi ?
Le projet Neuralink a été lancé en 2016 par Elon Musk. Le but de cette entreprise est de créer et d’implanter des puces cérébrales afin de guérir les troubles dépressifs, ou les séquelles des traumatismes crâniens. En stimulant le cerveau grâce à cet implant, Musk espère venir à bout de certaines pathologies psychiatriques. A plus long terme, il envisage également que ces implants cérébraux soient connectés à Internet et puisse aider à contrôler certains dysfonctionnements potentiels. Pour réaliser ses tests cliniques, Neuralink a donc utilisé des singes de laboratoires, comme c’est souvent la cas. Mais selon le PCRM, les conditions de vie et de mort des singes n’auraient pas été respectées.
Pourquoi le PCRM porte-t-il plainte ?
Selon cette plainte, l’entreprise Neuralink serait « hors la loi » vis-à-vis de neuf textes protégeant les animaux de laboratoire de la maltraitance. On se souvient tous du singe qui avait réussi, par la pensée, à jouer une partie de Pong. Cette nouvelle avait été présentée comme un « exploit » par Musk. Mais dans un dossier de 700 pages, le PCRM alerte sur les conséquences possibles de Neuralink. Alors que les tests sur des cerveaux humains devaient voir le jour cette année, cette plainte vient chambouler les projets de l’entreprise et jette le doute sur cet implant cérébral. Selon le PCRM, des rapports d’autopsie et des comptes-rendus vétérinaires appuient le fait que 15 des 23 singes utilisés seraient décédés à l’issue des tests de Neuralink. Pour information, l’implant de la puce se fait en perçant un trou directement dans le crâne des primates… Cette seule intervention aurait provoqué des infections cutanées et hémorragies cérébrales. Pour le groupe de plaignants, ces implants sont hautement invasifs et offrent une mort dans d’atroces souffrances aux primates utilisés.
Neuralink dément, mais ne nie pas
La réponse de l’entreprise d’Elon Musk s’est faite quelque peu attendre, mais elle a fini par tomber. Devant l’ampleur que prend cette plainte sur les réseaux sociaux, Neuralink n’a pu faire autrement que d’intervenir. Dans un communiqué, ils expliquent d’abord que la plainte provient de chercheurs qui s’opposent à toute utilisation d’animaux en laboratoire. l’entreprise rappelle également que tous les traitements médicaux sont testés sur des animaux avant de pouvoir être utilisés chez l’humain. Concernant le cœur du problème, à savoir le mort des singes utilisés dans des conditions indignes, Neuralink affirme que les primates concernés étaient déjà condamnés.
Ils affirment encore que les premiers tests avaient été réalisés sur des cadavres de singe, puis sur des singes en phase terminale… Il suffisait seulement qu’ils puissent survivre à une anesthésie générale. Les singes utilisés par Neuralink auraient donc toujours été destinés dès le départ à l’euthanasie. Enfin, concernant les 15 décès, l’entreprise explique que deux ont été euthanasiés et six ont connu des complications dus à d’autre produits approuvés par la FDA. Nous ne savons pas de quoi les 7 autres singes sont décédés. Enfin, elle affirme s’engager dans la cause animale et le bien-être et le respect des animaux utilisés via la mise en place d’un programme spécifique. Elle ajoute même attendre avec impatience le jour où les animaux ne serviront plus de cobayes ! Nous aussi, nous l’attendons ce jour, mais en attendant, on vous laisse vous faire votre propre jugement sur la nouvelle affaire qui secoue le patron de Tesla…