Comment se débarrasser irrévocablement du frelon asiatique ? Parviendra-t-on à l’éradiquer de notre territoire ? Ces questions, de nombreux apiculteurs se les posent et aimeraient que la réponse soit positive. Le frelon asiatique, du nom scientifique de vespa velutina, est un véritable fléau pour les abeilles et, par conséquent, pour la biodiversité. Rappelons que le frelon asiatique a été identifié pour la première fois en 2004 dans le Lot-et-Garonne, quand une ou deux reines fécondées ont été « importées » involontairement dans des poteries provenant de Chine. Depuis cette date, leur prolifération est si phénoménale qu’il semble impossible de les éradiquer. Les piéger, les tracer, détruire les nids, tout le monde est sur le pied de guerre pour empêcher ces frelons de continuer leur triste massacre.
Peut-on éradiquer les frelons asiatiques ?
La plupart des spécialistes des hyménoptères, dont le frelon asiatique fait partie, s’accordent à dire qu’il est désormais trop tard pour éradiquer cette espèce classée nuisible depuis 2016… Selon Claire Villemant, spécialiste de l’espèce, la ou les reines fécondées retrouvées dans les poteries l’avaient été par plusieurs mâles. Ce qui implique une lignée génétique très faible, mais résistante. Sur le territoire français, le frelon asiatique progresse de 78 km en moyenne, chaque année. Il a d’ailleurs été identifié très récemment en Suisse. Ce qui correspond à une durée de près de 14 ans pour envahir les 1 000 km qui séparent ce pays du Lot-et-Garonne. Aussi, il va être impossible de l’arrêter !
Pourquoi ne pourra-t-il plus être éradiqué ?
Plusieurs facteurs entrent en jeu dans le fait qu’il ne puisse plus être éradiqué. À commencer par sa vitesse de propagation et sa reproduction phénoménale. Chaque nid contient environ 1 500 individus. Les nids sont également rarement découverts lorsqu’ils sont en activité, cachés sous des toits ou dans le feuillage d’un arbre. Et lorsque les nids sont découverts, ils sont vides et ne présentent plus de danger généralement. Ce qui signifie que les frelons asiatiques ont eu le temps de féconder de nouvelles reines pour la saison suivante.
De plus, et c’est peut-être le principal problème, il n’existe aucune campagne nationale ni européenne pour l’éradication de cette espèce qui, pourtant, nuit considérablement aux abeilles domestiques et sauvages. De nombreux inventeurs tentent de mettre au point des pièges, mais ce sont chaque fois des initiatives personnelles. Aucune aide non plus pour détruire les nids de frelons asiatiques. Une entreprise professionnelle peut facturer jusqu’à 200 € la destruction d’un nid. Tout le monde ne peut pas se le permettre et les frelons asiatiques continuent d’envahir l’Europe et de détruire les abeilles.
Le traçage des frelons asiatiques, une piste de plus en plus étudiée…
On l’a vu, il n’est pas très « utile » de détruire les nids vides, car ils ne présentent plus de danger, les frelons construisant chaque année un nouveau nid. Quant à la destruction de quelques frelons qui viennent attaquer les ruches, ce n’est pas suffisant non plus pour tuer une colonie entière. L’idée est donc de détruire le nid lorsqu’il est en activité ou avant que les larves n’éclosent et cette période correspond au printemps. De plus en plus de scientifiques et spécialistes pensent que le traçage de frelons asiatiques au moyen de balise sera le moyen le plus efficace de lutter contre la prolifération du frelon asiatique. Les balises installées directement sur les frelons asiatiques amènent l’homme jusqu’au nid en activité et il peut ensuite le détruire plus facilement ! En attendant, nos abeilles se meurent… Ne serait-il pas temps que les plus hautes autorités s’en inquiètent ?