
Le printemps est là, et vous allez de nouveau pouvoir vous promener à travers champs, avec vos toutous ! Attention, une nouvelle menace pèse sur eux, comme sur nous, humains : la tique géante. Eh oui, si vous n’avez rien contre le fait de croiser un hérisson ou un écureuil, la rencontre avec la tique géante, est bien moins sympathique ! En effet, la tique géante, alias Hyalomma marginatum, fait clairement partie de cette seconde catégorie. Déjà bien installée dans le sud de la France, cette bestiole venue d’Afrique et d’Asie s’invite désormais en Drôme-Ardèche, à la faveur du réchauffement climatique. Plus grande, plus mobile et plus coriace que ses cousines locales, elle commence d’inquiéter les vétérinaires… et les promeneurs du dimanche. Une vilaine à pattes rayées, qui, en plus, serait capable de vous suivre sur une centaine de mètres… Horreur, malheur et astuces pour éviter la morsure ! Décryptage.
Plus grosse, plus rapide… et franchement moins sympa que les autres
Les tiques sont ma bête noire, je vous rappelle que j’ai une petite chienne de quelques mois, et que mes parents hébergent trois poilus canins ! Alors, les tiques, depuis ma plus tendre enfance, je les redoute autant que mon autre phobie : les papillons de nuit. Commençons par le début : non, vous ne rêvez pas si vous croisez une tique de la taille d’un grain de raisin sec. La tique géante mesure jusqu’à 8 mm à jeun, et peut gonfler jusqu’à 2 cm une fois gorgée de sang. C’est l’un des plus gros spécimens du monde des acariens. Et, elle n’a pas que la taille : son comportement est également inédit en France. Là où les tiques locales attendent patiemment leur victime sur une feuille ou une branche, celle-ci… la suit.
Oui, vous avez bien lu. La tique géante peut traquer sa cible pendant dix minutes et sur une distance de 100 mètres. Et, ce n’est pas tout. Contrairement à la tique classique qui affectionne les forêts humides, la tique géante préfère les milieux ouverts, comme les jardins, les prairies, les bords de rivières ou les terrains agricoles. C’est dans ces zones que la vétérinaire Anne Staub, de Guilherand-Granges (Ardèche), a récemment croisé l’intruse, en plein mois de mars. Elle a lancé l’alerte sur ses réseaux pour prévenir ses patients… et leurs animaux. Car oui, nos chiens et chats sont tout aussi exposés que nous.
Une piqûre qui peut faire plus que gratter
Alors, faut-il paniquer ? Pas encore. Mais, il faut rester vigilant. Car cette tique n’est pas juste une grosse gourmande à six pattes. Elle peut aussi transmettre un virus rare, mais potentiellement mortel : la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC). Cette maladie virale, déjà bien connue en Afrique, en Asie ou en Espagne, a été identifiée sur des ovins dans le sud-ouest de la France. Aucun cas humain n’a été recensé chez nous à ce jour, mais un homme est mort en Espagne en 2024 des suites de cette infection. La tique commune, peut-elle aussi, être porteuse de virus et provoquer la maladie de Lyme chez l’Homme, ou la piroplasmose chez le chien, potentiellement mortelle chez nos poilus.
Il existe d’ailleurs un vaccin pour les chiens contre la piroplasmose, mais il est encore controversé, car à priori non efficace si la morsure est découverte trop tardivement. Pour la tique géante, le problème, c’est que les premiers symptômes ressemblent à une grippe ou une gastro : fièvre, maux de ventre, fatigue… Autant dire que le diagnostic peut traîner. Et, si le virus progresse, il peut provoquer des troubles de la coagulation, des hémorragies internes, et dans certains cas, la mort. Le taux de mortalité varie de 5 à 30 % selon les études. On administre un antiviral, la Ribavirine, mais son efficacité dépend du stade d’avancement de la maladie. Et, à ce jour, il n’existe ni vaccin ni traitement miracle. Lire l’article original et les précautions de la vétérinaire Anne Staub.
Les bons réflexes pour éviter les mauvaises surprises
Alors, comment s’en prémunir sans vivre enfermé jusqu’à l’automne ? Il existe heureusement des gestes simples. D’abord, côté tenue : pantalons longs, hauts couvrants, chaussettes montées sur le bas du pantalon, chaussures fermées et vêtements clairs pour mieux repérer les intruses. Ensuite, préférez les sentiers débroussaillés aux hautes herbes. Une fois rentré, inspectez minutieusement toutes les zones sensibles : plis des genoux, aisselles, nuque, cuir chevelu… sans oublier vos animaux. De plus, équipez-vous d’un tire-tique, une pince spéciale qui permet d’étourdir la tique, afin que la tête ne reste pas dans la proie…
Eh oui, si la tête n’est pas retirée, la tique reste active et continue la transmission de virus. Si vous avez été mordu, surveillez la zone concernée pendant quelques jours, et consultez en cas de fièvre ou de symptômes inhabituels. Les traitements antiparasitaires sont recommandés pour les chiens et les chats, de mars à juin, voire au-delà en fonction des températures. Enfin, pensez à signaler vos observations sur la plateforme CiTique, qui participe à la cartographie nationale des tiques. Un geste simple, mais utile pour la surveillance collective.
Une tique sous surveillance, une vigilance collective
Cette tique géante, aussi impressionnante soit-elle, reste encore rare en France. Mais, sa progression est surveillée de près par des experts comme ceux de l’Inrae et du Cirad, qui collectent et analysent les spécimens chaque printemps. Leur présence est aujourd’hui confirmée sur tout le pourtour méditerranéen, y compris la Corse, ainsi qu’en Drôme et Ardèche, où elle semble vouloir s’installer durablement. Le réchauffement climatique, le transport par oiseaux migrateurs, la multiplication des zones sèches… autant de facteurs qui favorisent son expansion.
Et, si elle reste pour l’instant moins répandue que la tique commune, vectrice de la maladie de Lyme, elle exige une vigilance accrue. Car la FHCC, bien que très rare, peut se transmettre entre humains. Saviez-vous que cette tique géante pouvait potentiellement être très dangereuse pour les humains ? Et, comment protégez-vous vos animaux des tiques communes ou géantes. Pipettes ? Médicaments ? Injection annuelle ? Tous les conseils sont bons à prendre lorsque l’on veut protéger nos animaux, non ? Alors, n’hésitez pas à partager les vôtres dans les commentaires de cet article. Et, si vous avez repéré une coquille, cliquez ici pour publier un commentaire .