Les religions, dans leurs formes les plus abjectes, reviennent en force dans le monde contemporain. L’éclosion et la multiplication des mouvements terroristes appellent une réaction massive des décideurs politiques et militaires mais aussi des intellectuels, dont l’influence demeure prépondérante.
Vitaly Malkin, auteur d’origine russe, a fait le choix d’une démarche radicale en dénonçant les « Chimères » des pratiques religieuses monothéistes. Une ode à la vie terrestre et une empreinte hédoniste, au service d’un « acte de guerre ».
Retrouver « l’air volé » : un appel à la Raison contre les « Chimères »
« Les chimères, ce sont toutes ces idéologies, traditions et coutumes qui n’ont pas leur source dans notre raison, nos expériences individuelles ou notre instinct de survie » affirme Vitaly Malkin. Les Illusions Dangereuses vouent un véritable culte à la Raison Humaine, se plaçant ainsi dans une stricte ligne intellectuelle héritée des Lumières françaises. Le sentiment irréligieux de l’auteur se double d’un appel à retrouver l’usage de ce qu’il nomme « l’air volé », faisant référence aux mots du poète russe « Osip Mandelstam ». Il évoque ainsi la liberté d’expression au sein d’une nation opprimée et bâillonnée. Selon l’auteur, ce déclin de la liberté d’expression se combine avec le retour en force des pratiques religieuses. Foncièrement cosmopolite, l’auteur ne nie cependant pas une francophilie très affirmée, d’ailleurs visible tout au long de son livre. « Je suis sans doute le plus ardent défenseur de la culture française » affirme ainsi l’auteur dans une interview accordée au magazine Forbes en février dernier.
Ses appels récurrents à retrouver la « tradition républicaine », qui courent tout au long de l’ouvrage, sonnent comme un appel désespéré aux figures politiques françaises, qu’il accuse de dévoyer ces valeurs en les réduisant à « des éléments de langage employés par des penseurs et des politiciens démagogues dans les pages débats et opinions de nos quotidiens ». C’est dans ce contexte que Vitaly Malkin réclame un droit au « politiquement incorrect » et à l’usage de la raison critique contre l’ensemble des pratiques religieuses.
Face aux chimères, le sens volontairement retrouvé de la concupiscence.
Condamnée par l’ensemble des monothéistes, la concupiscence, la capacité à profiter des bonheurs terrestres, est au centre de la pensée de Vitaly Malkin.
Loin d’attendre une possible récompense dans un Au-delà dont l’auteur nie l’existence, l’auteur choisit de promouvoir les plaisirs terrestres et, en premier lieu, la vie libérée de toutes les normes et dogmes imposés par la morale religieuse. Ainsi, la sexualité est, pour l’auteur, l’un des axes les plus importants de sa guerre contre les « Chimères ».
En effet, les religions monothéistes ont adopté une morale sexuelle volontairement restrictive, visant à annihiler la liberté de chacun à jouir de leurs corps. Le mythe de la conception Virginale, très présent dans le christianisme, en est un parfait exemple. Ce mythe véhicule une idée laquelle seule la Vierge Marie est une femme vertueuse, toutes les autres étant souillées et vicieuses.
Ainsi le combat intellectuel de Vitaly Malkin passe-t-il par la libération des corps. Comme il l’affirme lui-même, « le sexe est le pire ennemi de Dieu ». Cette stricte application de la philosophie épicurienne, affirmant que « « le plaisir est l’unique objet de la recherche des hommes », se déploie tout au long de l’ouvrage et représente le cœur d’une pensée résolument engagée.
Une ode à la joie de vivre et un appel au bonheur à découvrir le 16 mai en libraire.