Une unité spéciale de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) va pouvoir utiliser des logiciels pour espionner un téléphone portable dans le cadre de procédures judiciaires.
Si vous cherchez sur la toile vous verrez que les logiciels espions à usage domestique existent depuis très longtemps. Ces programmes très lucratifs pour les sociétés qui les développent sont proposés pour surveiller notamment un conjoint suspecté d’adultère… Aussi étonnants qui cela puisse paraître, les logiciels espions n’ont quasiment jamais été employés dans des enquêtes judiciaires officielles, alors que la loi les autorise dans ce cadre depuis presque 7 ans…
Selon les informations du journal Le Monde, le gouvernement devrait bientôt rattraper son retard en créant une unité spécialisée dans les logiciels d’espionnages de téléphone portable, au sein même de la DGSI. Les informations récoltées par le service pourront également être utilisées par les enquêteurs dans des procédures judiciaires officielles. Le nouveau service nommé STNCJ (pour Service technique national de captation judiciaire) aura pour mission principale de développer des logiciels pour espionner un téléphone portable. Ces programmes pourront extraire secrètement les données d’un appareil de communication. Evidemment, pour des raisons de sécurité, le protocole de fonctionnement exacte et les objectifs de ce nouveau service, très sensible, seront classifiés.
Chiffrement des données. Le cryptage des informations complique énormément le travail des enquêteurs. En effet, les organisations criminelles ont souvent recours à des messageries spécifiques comme Telegram, WhatsApp ou encore Messenger. Ce dernier propose justement un système de chiffrement des conversations de bout en bout. Les logiciels espions permettent justement d’espionner un téléphone portable en contournant le chiffrement.
Cela est possible dans certains cas en captant les informations avant qu’elles ne soient cryptées….
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Dans quel cadre pourront-ils surveiller les téléphones portables ? Pour pratiquement tous les crimes et délits et pas seulement pour des affaires concernant le terrorisme. Les enquêteurs pourront utiliser ces programmes pour espionner un téléphone portable dans des affaires criminelles de meurtre, de vol, d’enlèvements, de proxénétisme ou encore de trafic de drogue ou d’armes (liste non exhaustive).
Qui pourra être ciblé par une mesure d’espionnage ? Toutes les personnes qui seraient mises en cause dans un dossier judiciaire. Le service pourra récupérer toutes les informations nécessaires pour l’enquête comme les documents enregistrés sur le disque dur, les historiques de navigation, les SMS, ou encore les frappes de clavier ou encore les images affichées à l’écran.
Combien coûtera ce service aux contribuables ? Le précédent gouvernement avait prévu un budget annuel de 10 millions d’euros par an, attribués par le ministère de la justice et le ministère de l’Intérieur. Actuellement, le projet de loi prévoit seulement trois postes et 130 000 euros de budget annuel.
Source : francais.rt.com / Le Monde