Comment recycler l’herbe tondue ? Les idées malines et écolos de mon jardinier

Et si votre tonte du week-end devenait un vrai trésor vert ? Compost, paillage, engrais… et même coussins maison : l’herbe coupée a plus d’un tour dans ses brins !

Ah, l’odeur de l’herbe fraîchement coupée… Personnellement, je l’adore, c’est le parfum du printemps. Mon père, lui, l’aime un peu moins, car elle est forcément synonyme de tontes en perspective et surtout d’évacuation des déchets verts, sa bête noire, surtout depuis que notre déchetterie ne les accepte plus.  Avant de découvrir le mulching dont je vous reparlerai juste après, sa réflexion favorite était : « Mais qu’est-ce que je vais faire de tous ces sacs de gazon ? » Eh oui, chaque tonte transforme le jardin en champ de bataille végétal, et nous voilà à transporter des kilos de verdure, le dos en compote, direction la déchetterie. Mais, ça, c’était avant, car dans certaines villes comme Rennes, on ne prend même plus vos déchets de tonte ! Eh oui, fini le gazon facile à balancer. D’ailleurs, il y a peut-être une bonne raison à cela : c’est une ressource précieuse. Compost, paillage, engrais express, coussins nature ? Vous allez voir que l’herbe tondue est, en réalité, un petit trésor en puissance qu’il faut savoir utiliser. Décryptage.

Compost, paillis, engrais… l’herbe tondue fait tout (sauf le café)

Premier réflexe à adopter : ne plus voir l’herbe coupée comme un déchet, mais comme un composteur en devenir. Grâce à sa richesse en azote, elle booste la décomposition des matières carbonées comme les feuilles mortes ou les épluchures de légumes. Mais, attention, pas question de la jeter seule dans le bac à compost : une couche trop épaisse, et vous obtenez un feutre gluant au parfum douteux. L’astuce ? Alterner les couches : une bonne poignée d’herbe, puis des feuilles sèches, des copeaux ou des cartons déchiquetés, dénués d’encres chimiques ou d’agrafes, soit dit-en passant. Cela évite les odeurs et garantit un compost équilibré.

Que faire de ses déchets de tonte ?
Quelques conseils pour réutiliser vos déchets de tonte. Crédit photo : A. Bonazzi pour NeozOne

Et, si vous êtes du genre flemmard, vous pouvez tout simplement étaler votre herbe fraîche au pied des légumes ou des arbustes. On appelle ça du paillage, évidemment. En plus de limiter les mauvaises herbes et de garder l’humidité, cela évite les allers-retours au composteur avec la brouette bancale du fond du garage. Vous évitez aussi les va-et-vient à la déchetterie si tant est que la vôtre accepte encore ces déchets, et donc économiser sur le carburant pour vous y rendre ! Et, bonus : l’azote de l’herbe nourrit le sol en se décomposant. Vos salades, vos courgettes, vos fraisiers et même vos choux vont vous dire merci et n’en seront que plus succulents.

Et, si on changeait de tondeuse ?

Parlons technique, deux secondes, sans sortir la calculatrice : la meilleure gestion des déchets verts commence… au moment de la tonte. Et, là, c’est un peu ma partie, car ma mère refuse catégoriquement toute tondeuse dénuée de la fonction mulching, et ce, depuis les prémices de cette technique. En effet, si vous avez une tondeuse classique, vous récupérez des kilos d’herbe à gérer. Mais, avec une tondeuse équipée de la fonction mulching, la donne change. Ce petit accessoire magique (parfois intégré, parfois en option) hachera l’herbe menu-menu et la répartira directement sur votre pelouse. Résultat : plus besoin de ramasser, l’herbe se décompose sur place et nourrit votre gazon, qui repoussera encore plus vert et dense. Ce système est idéal pour les adeptes du « zéro déchet sans bouger le petit doigt ». Cela dit, si c’est la première tonte de l’année (avec 10 cm de jungle à couper), mieux vaut ramasser quand même. Trop d’herbe d’un coup et le sol risque l’étouffement. Ensuite, une tonte régulière avec mulching suffit à réduire drastiquement le volume d’herbe à gérer… et vous libère des corvées de sacs à déchet bien lourds, à traîner jusqu’à la benne municipale.

Un robot tondeuse s'occupe du jardin.
Les robots tondeuses s’occupent de votre jardin et pratiquent le mulching par la même occasion. Crédit photo : A. Bonazzi pour NeozOne

Potager, verger, massifs… l’herbe tondue s’invite partout

Voici une autre utilisation de l’herbe tondue, vous évitant des déchets supplémentaires. Vous pensiez que l’herbe coupée ne servait qu’à faire joli dans les sacs en plastique vert ? Détrompez-vous. Elle peut devenir la meilleure amie de votre potager. Étalez-la au pied des légumes (surtout ceux qui aiment l’azote, comme les épinards, les salades, les choux ou les concombres), et regardez-les pousser tranquillement, nourris par les nutriments de votre gazon coupé ! Et, si vous avez des fruitiers, même punition, ou plutôt mêmes bienfaits ! Entourez les troncs d’un cercle d’herbe tondue bien sèche : non seulement cela garde l’humidité, mais cela empêche aussi les mauvaises herbes de pousser tout autour.

Un couple réutilise l'herbe de tonte au potager.
L’herbe de tonte peut être réutilisée au potager, en paillage, au compost et bien d’autres choses encore. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

On peut même utiliser les tontes comme « désherbant naturel » : étalées en couches épaisses sur les allées du jardin, elles étouffent l’herbe et rendent les passages propres et faciles à entretenir. Et sinon, une autre technique de ma maman surnommée Nico l’écolo : deux carrés plantés au milieu du jardin dans lesquels pousse tout et parfois n’importe quoi… Et, qui, accessoirement, lui servent de bacs à déchets pour la première tonte de l’année. En plus de réduire votre charge de travail, c’est un coup de pouce pour la biodiversité : insectes, papillons, hérissons… tout ce petit monde adore les zones en friche.

Herbe créative et animaux ravis : les réutilisations insolites

Allez, pour finir, sortons un peu des sentiers battus. Car l’herbe tondue peut aussi se transformer en matière première pour projets créatifs et écolos. Certains la font sécher pour en faire du pot-pourri maison (avec un peu de lavande et de menthe, cela sent bon la campagne). D’autres la glissent dans des coussins naturels pour les animaux ou les balcons végétalisés. Et, si vous avez un poulailler, ou même des lapins, des cochons d’Inde, votre herbe tondue deviendra leur festin préféré. En plus de faire des économies sur l’alimentation animale, vous réduisez vos déchets.

Une brouette pleine d'herbe de tonte.
Quelles utilisations pour mon herbe de tonte ? Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Enfin, si vraiment, vous ne voulez pas la garder, pensez à la collecte régionale ou au compost municipal. Mais, là aussi, attention : de plus en plus de collectivités n’acceptent plus les sacs d’herbe tondue. Alors autant lui trouver une seconde vie directement chez vous, non ? Alors, prêt à ne plus jamais voir l’herbe tondue comme un simple déchet ? Ou bien avez-vous déjà adopté certaines de ces astuces dans votre jardin ? Partagez vos idées (même les plus inattendues) avec nous ! Vous avez une anecdote ou une remarque ? Dites-nous tout ! Nous serions ravis de lire votre retour d’expérience. Et si vous avez repéré une coquille, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

4 commentaires

  1. Mais l’azote freine la production de fruits, j’en ai fait l’expérience avec des framboisiers qui n’ont donné que des feuilles.
    Laisser les résidus de tonte ( mushing)sur l’herbe etouffe celle qui veut y pousser.
    De même étendre du broyat sur un sol ne laisse percer que des « mauvaises herbes » ou rien du tout.
    Bref ce credo répété à l’envi profite surtout aux finances des municipalités.
    Jajoute que malgré les difficultés je mobstine à maintenir 2000 M2 de biodiversité dont un petit bois de chênes ds la proche banlieue de Toulouse :écureuils, oiseaux, hérissons etc. Mais trop d’obstacles me feront renoncer sans doute.

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