
Comme chaque année, le 1ᵉʳ janvier a apporté son lot de changement, de bonnes et de mauvaises nouvelles ! Ces changements concernent généralement les impôts, les taxes réactualisées souvent à la hausse, les diverses augmentations. Reconnaissons que les bonnes nouvelles se font plutôt rares ! Il en est une qui est à double tranchant : les logements classés G au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) sont désormais interdits à la location. Une bonne nouvelle pour les locataires, qui pourront exiger des travaux, mais une mauvaise pour les bailleurs et les propriétaires qui devront obligatoirement les exécuter. Cette mesure, issue de la Loi Climat et Résilience de 2021, marque une étape importante dans la lutte contre les passoires thermiques. Mais, concrètement, qu’est-ce que cela signifie pour les propriétaires et les locataires ? Comment passer de G à F ou de F à E en prévision de l’année prochaine ? Je me suis penchée sur la question et voici ce que j’ai découvert.
Qu’est-ce qu’un DPE et pourquoi est-il important ?
Si vous avez déjà consulté des annonces immobilières, vous avez sûrement remarqué ces flèches colorées allant du vert (A) au rouge (G). Il s’agit du DPE, un diagnostic qui mesure la consommation énergétique d’un logement et son impact environnemental. Les logements classés G sont les plus énergivores, et à titre d’exemple, une maison de 100 m² dans cette catégorie peut engendrer une facture de chauffage dépassant les 2 250 € par an ! Immeubles anciens, piètre isolation, voire inexistante, fenêtre simple vitrage, chauffage hasardeux, les locataires vivent un enfer dans ces « passoires thermiques » ! Mais au-delà des coûts, ces logements représentent un véritable défi environnemental. En interdisant leur location, le gouvernement incite les propriétaires à entreprendre des travaux de rénovation énergétique.
Les logements G : combien sont concernés ?
En France métropolitaine, environ 1,5 million de logements locatifs sont classés G, soit moins de 6 % du parc immobilier total. La majorité de ces biens se trouvent en Île-de-France ou concernent des constructions datant d’avant le choc pétrolier de 1974. Thierry Fourcault, responsable d’une agence immobilière, explique dans une interview accordée à France 3 : « depuis 3 ans, on accompagne les bailleurs pour éviter qu’ils se retrouvent avec des logements interdits à la location. Souvent, de petits travaux suffisent pour faire passer un bien en catégorie F ou E ». Mais attention, car dès 2028, ce sera au tour des logements classés F de disparaître des offres de location ! Les propriétaires de logements classés G doivent immédiatement appliquer les conseils suivants, et ceux disposant d’un logement classé F disposent de trois ans pour être en conformité. Quant aux locataires de logements classés G, ils devraient normalement être relogés, mais là, c’est un autre débat !
Comment améliorer le classement DPE de son logement ?
Si vous êtes propriétaire, pas de panique : il existe de nombreuses solutions pour améliorer le DPE de votre bien. Néanmoins, et c’est une évidence, les travaux peuvent relativement être couteux et à la charge du propriétaire. De plus, en fonction des travaux, il est probable que les coûts soient répercutés sur le montant des loyers, même si cela n’est pas obligatoire. Voici quelques pistes souvent évoquées :
- Isolation thermique : une isolation des murs, du toit ou des sols peut significativement réduire les pertes de chaleur.
- Remplacement des fenêtres : installer du double ou triple vitrage améliore l’efficacité énergétique. Une solution que j’ai choisie l’an passé et que je ne regrette pas, j’ai économisé environ 300 € sur ma facture de gaz.
- Modernisation du chauffage : les pompes à chaleur, chaudières à biomasse ou chauffages solaires sont des options performantes et éco-responsables.
Le petit plus ? Des dispositifs comme MaPrimeRénov’ permettent de réduire le coût des travaux en subventionnant jusqu’à 50 % de certaines dépenses. Elle vient d’ailleurs d’être prolongée jusqu’au 31 décembre 2025, selon le décret 2024-1143 du 4 décembre 2024. Et, justement, elle inclut désormais « l’accès au parcours par geste pour les maisons individuelles classées « F » et « G » en France métropolitaine ».
Un audit énergétique, pour quoi faire ?
Avant de se lancer dans des travaux, il peut être judicieux de réaliser un audit énergétique. Ce diagnostic approfondi identifie les points faibles du logement et les améliorations les plus efficaces à entreprendre. Par exemple, une isolation extérieure peut coûter cher, mais son impact sur le DPE est souvent majeur. Toujours dans l’article consacré à ce sujet sur France 3, Jérôme Payet, diagnostiqueur immobilier, explique : lors d’un DPE, on analyse l’isolation, les matériaux utilisés, les systèmes de chauffage et même les fenêtres. Ces données nous permettent de calculer précisément le classement du logement et de proposer des solutions adaptées. Certes, un audit énergétique coûte de 800 à 1 500 € selon Engie. Cependant, il est la garantie de ne pas entamer des travaux couteux et qui n’auraient pas suffisamment d’incidence sur le DPE futur.
Quels sont les impacts sur le marché immobilier ?
Avec ces nouvelles mesures, les passoires thermiques subissent une forte décote sur le marché de l’immobilier. Un bien classé G ou F peut perdre jusqu’à 20 % de sa valeur, car les acheteurs anticipent les travaux à effectuer. Mais, cette décote peut aussi être une aubaine pour les investisseurs, voire les primo-accédants. En effet, les 20 % de moins sur la valeur du bien immobilier, pourront être réinvestis pour améliorer la performance énergétique dudit logement. Ainsi, le louer ensuite, ou le revendre engendrera des loyers plus élevés, et une plus-value plus importante. Certes, pour les propriétaires vendeurs, cela entraîne une perte sèche en cas de revente. Pourtant, parfois cette perte est moins élevée que de réaliser des travaux pour gagner une lettre au DPE.
Quels documents garder à jour pour être en règle ?
En plus du DPE, certains documents restent essentiels pour louer ou vendre un bien immobilier. Parmi eux :
- Le permis de conduire (pour les déplacements des diagnostiqueurs ou des travaux).
- L’audit énergétique, obligatoire pour les biens classés F ou G.
Enfin, pensez à conserver tous les justificatifs des travaux réalisés. Ces preuves peuvent être demandées lors de la revente ou d’un contrôle administratif. Et vous, avez-vous déjà envisagé de rénover votre logement pour améliorer son DPE ? Quels travaux seriez-vous prêt(e) à entreprendre pour économiser sur vos factures et préserver l’environnement ? Ce sujet vous intéresse ? N’hésitez pas à nous donner votre avis, ou à partager avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .