
Creuser un puits dans son jardin, c’est un peu comme acheter une maison avec piscine : une belle idée sur le papier, mais qui mérite un minimum de préparation. Et pour cause, trouver de l’eau dans son sous-sol n’est pas une garantie. Avant d’investir dans un forage, un devis, une pompe ou une installation, mieux vaut être sûr qu’il y a… quelque chose à pomper ! Pour ça, il existe tout un panel de méthodes pour détecter la présence d’eau dans le sous-sol, certaines très sérieuses, d’autres plus empiriques (voire carrément ésotériques). Et, le bon réflexe, c’est de croiser les sources : un peu de technologie, un peu d’observation… et un soupçon de bon sens. Allez, je vous embarque avec l’aide de mon mari Frédéric, foreur depuis 35 ans, pour un petit tour des outils à votre disposition avant de sortir la foreuse.
Lire la terre et les cartes : le point de départ géologique
Avant toute chose, il faut commencer par une étude géologique du terrain. Cela peut sembler complexe, mais heureusement, des organismes comme le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) ou l’ADES (Accès aux Données sur les Eaux Souterraines) mettent à disposition des cartes et des bases de données en ligne. Ces ressources permettent d’avoir une première idée sur la nature de votre sol, la profondeur éventuelle des nappes phréatiques, ou encore les zones déjà recensées comme hydrauliquement intéressantes. Le BRGM propose même un service de consultation spécifique pour les particuliers ayant un projet de puits.
Le bon sens peut aussi aider dans cette quête !
Parfois, lorsque l’on se promène dans la campagne, mon mari me dit : ce champ, eh bien ici, la nappe remonte ! Ah oui ? Et, comment le sais-tu ? Pour lui, c’est logique, il travaille dans les forages depuis plus de 30 ans, et il en connaît un rayon sur la présence d’eau dans les sols. Ainsi, une zone de végétation plus dense, des herbes plus vertes, ou des zones humides persistantes après la pluie peuvent trahir la proximité d’une nappe. Et, si vous avez déjà repéré une ancienne source, un ancien puits ou une mare temporaire… vous tenez peut-être une piste à creuser, au sens propre ! Par exemple, dans un champ cultivé, les endroits sur lesquels les pousses de blé, ou de maïs semblent plus en forme, sont l’indice d’eau souterraine accessible par leurs racines.
Quand la technologie s’en mêle… ou lorsque le sol parle électricité
Les détecteurs électromagnétiques font aujourd’hui partie des outils les plus fiables pour repérer l’eau dans le sous-sol. Ces appareils mesurent la conductivité électrique du sol : l’eau ayant une conductivité supérieure à celle des sols secs, ces variations permettent d’identifier les zones potentiellement humides. Bien sûr, l’outil ne vous donne pas un message du style « Eau à 8,50 mètres, creusez ici ! », mais il oriente clairement les recherches. C’est une méthode de plus en plus utilisée par les professionnels, même si son coût peut dissuader les particuliers.
Il existe aussi une autre méthode parfois utilisée : l’essai de tranchée. Il s’agit de creuser à faible profondeur pour voir si le sol est humide ou non. Cela peut sembler rudimentaire, mais c’est très efficace… à condition de ne pas tomber sur une canalisation ou une ancienne fosse septique. Pour éviter de casser une canalisation, renseignez-vous en mairie, elle dispose normalement de plans de toutes les canalisations (eau-gaz) ou des réseaux électriques enterrés. Et, pour les plus cartésiens, nous vous en avions déjà parlé dans cet article : le radiesthésiste ou sourcier, parfois très controversé.
Radiesthésie, mémoire des anciens et bons conseils de pro
Impossible de ne pas évoquer la méthode qui divise les jardiniers et les professionnels du secteur : la radiesthésie ou l’intervention d’un sourcier. Mon mari, qui est, disons, « de la vieille école », y croit dur comme fer, et est parfois confronté à de jeunes ingénieurs qui le prennent pour un fou ! Eux, plus cartésiens sans doute et ne possédant pas son vécu, jurent uniquement par la Science avec un grand S ! Mais, les fameux sourciers avec leurs baguettes en Y ou leurs pendules continuent d’être sollicités, parfois même par des communes !
En réalité, leur efficacité est difficile à prouver scientifiquement, mais nombreux sont ceux qui affirment avoir trouvé de l’eau grâce à eux. Je me souviens encore de l’arrivée d’un certain Daniel, dans notre jardin, parcouru en long et en large avec des baguettes de sourciers, en noisetier. Un étrange balai s’était déroulé, puis les baguettes s’étaient rapprochées à un endroit précis…
Après recherches et renseignements auprès des voisins, il s’est avéré que trois peupliers trônaient à cet endroit précis 20 ans plus tôt ! Lorsque l’on sait qu’un peuplier demande 500 à 600 litres d’eau par jour pour s’hydrater, on se dit que les baguettes ne se sont pas rapprochées par hasard ! Alors pourquoi pas, surtout si vous avez un voisin qui s’y connaît et propose gentiment de vous aider ? Mais, si vous préférez miser sur du concret, faire appel à un hydrogéologue est sans doute l’option la plus sûre. Ces experts analysent la structure du sous-sol, croisent les données topographiques et géologiques, et peuvent même utiliser des méthodes d’imagerie plus poussées. Un coût en plus, certes, mais qui peut vous éviter un forage à 5 000 €… pour tomber sur du granit sec.
Un dernier conseil de bon sens également !
Ce dernier conseil est plutôt simple à mettre en œuvre : posez des questions autour de vous. Les anciens du quartier, les agriculteurs, ou même les services de la mairie peuvent vous renseigner sur la présence d’eau souterraine dans la zone. Souvent, l’histoire locale recèle plus d’infos qu’un capteur sophistiqué. Avant de faire forer votre terrain pour quelques milliers d’euros, prendre le temps d’observer, interroger et croiser les méthodes est une étape précieuse. Oui, la détection de l’eau dans le sous-sol peut sembler floue, entre science dure et intuitions un peu magiques, mais c’est justement dans la combinaison des approches que se cache la meilleure stratégie. Et, vous, avez-vous déjà tenté l’aventure du forage ? Avez-vous utilisé des baguettes de sourcier, une carte géologique… ou votre instinct de jardinier ? Envie de réagir ? Partagez votre expérience ou posez-nous vos questions ! Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
Personnellement j’ai utilisé le bon sens. Une végétation un peu plus fournie et verdoyante, quelques cannes, je me suis dit : c’est là que tu vas creuser.
Une pelle de l’armée, quelques vieux seaux de peinture, une corde et un crochet.
Tout seul J’ai creusé 3 m de profondeur sur 1,30 de large.
Ensuite j’ai coffré un cylindre de 3m de haut sur 1,20 m de diamètre.
J’ai ensuite creusé au milieu de ce cylindre qui me servait de sécurité et je l’ai fait descendre de 4 mètres. Là, eurêka l’eau est apparue.
J’ai bien calé mon 1er cylindre de 3 m et j’ai coffré encore une buse de 4 m par dessus soit une buse de 7 m au total. Au fond j’ai encore creusé 1 m et je suis tombé sur une dalle de poudingue. J’ai arrêté de creuser car j’ai compris que si je perçais cette dalle je n’aurais plus d’eau car c’est une veine souterraine passante. En effet l’eau trouble part et est remplacée par de l’eau claire.
Ensuite j’ai fini en bâtissant une margèle et depuis 30 ans j’arrose à volonté!
J’ai fais mon puits après le passage d’un voisin avec son pendule. Il annonce 7m avec le tracto 5m+2 à la main , simple. A 7m pas un caillou ni grain de sable normalement annonciateur d’eau. J’ai coussu un tuyau diam 5cm 10m de long avec crépine sur 1m puis broche de piqueur soudée au bout j’ai descendu mon tube au marteau piqueur au total 7m +10=17m. Ca a fonctionné 14ans ,après panne de pompe depuis le changement impossible d’avoir de l’eau sans sable ,terre, boue. J’en suis profondément (sans jeu de mot) TRISTE