Avez-vous déjà visité un vieux château ou pratiqué ce que l’on appelle l’Urbex, un loisir « interdit par la loi » qui consiste à explorer des demeures ou des bâtiments abandonnés ? Si, comme moi, vous aimez suivre les spécialistes de cette discipline sur les réseaux sociaux, sur la plupart des photos d’extérieurs, on aperçoit des murs recouverts de lierre. Une plante grimpante et très envahissante que l’on s’échine à faire disparaître de nos murs plus récents. Pourtant, les anciens ne devaient pas planter du lierre par hasard, il devait bien servir à quelque chose, comme à isoler les murs de pierre, non ? Plusieurs études, relayées par Thomas Hans, journaliste pour vv.guide démontrent les pouvoirs isolants du lierre. Retour sur ces résultats et sur une technique qui pourrait bien renaître de ses cendres. Décryptage.
Le pouvoir des plantes, une évidence !
Les plantes grimpantes, comme le lierre ou la vigne vierge, sont particulièrement efficaces pour rafraîchir l’atmosphère urbaine en luttant contre les îlots de chaleur. Ces dernières, et c’est assez évident, procurent des zones d’ombre, et grâce à l’évapotranspiration naturelle, elle absorbe le CO2 et aident à la régulation de la chaleur aux alentours. Nous savons déjà que les murs végétaux sont l’un des produits en vogue pour lutter contre les îlots de chaleur. Aujourd’hui, les experts du GIEC admettent que les plantes grimpantes pourraient être une solution pour limiter le réchauffement climatique. On sait déjà que les plantes grimpantes apportent de la fraîcheur, mais pourraient-elles également nous protéger du froid ? Deux études attestent de ce pouvoir isolant tout au long de l’année, et c’est une avancée pour repenser les bâtiments.
Les résultats de la première étude
Cette première étude a été publiée en 2014, dans la revue ScienceDirect, et s’intitule : « Efficacité d’une couverture de lierre pour isoler un bâtiment contre le froid à Manchester, Royaume-Uni : une enquête préliminaire ». Menée par C.Boton, et son équipe, de la Faculté des sciences de la vie, elle analyse des relevés de température interne et externe sur une période d’un mois en hiver sur un mur exposé plein nord à Manchester. Selon cette étude, le lierre augmente la température moyenne des parois de 0,5 °C, mais permet aussi de réduire les écarts de température. D’autres résultats annoncent que les murs sont plus chauds (1,4 °C) la nuit, mais plus frais (1,7 °C) la journée. Pour les chercheurs, le lierre est plus efficace par temps froid avec une réduction de 8 % des pertes d’énergie. En revanche, au-delà de 12,2 °C, le lierre aurait tendance à augmenter les pertes d’énergie, conservant « un peu trop » la fraîcheur. L’étude explique, par conséquent, que le lierre est judicieux sur un mur situé au nord, toutefois pas au sud.
Les résultats de la seconde étude
Cette seconde étude, plus récente, a été publiée en 2023, sur le site Taylor & Francis online. Elle s’intéresse aux échanges thermiques des murs, l’un recouvert de végétation, le second totalement nu. Et, voici ce qui ressort de cette étude. La présence de végétation a permis de maintenir la vitesse de l’air près du mur en dessous de 0,9 m/s. La température de la surface extérieure du mur recouvert de végétation, ainsi que celle de l’air environnant, ont augmenté respectivement jusqu’à 3,4 °C et 3,3 °C. Bien que les deux murs aient subi des pertes d’énergie radiative et convective, celles-ci étaient considérablement réduites pour le mur végétalisé, avec des diminutions de 60 % et 38 % respectivement.
Les auteurs de l’étude concluent que la végétation sur les murs agit comme une barrière thermique et contre le vent, ce qui améliore les performances énergétiques de l’enveloppe du bâtiment en réduisant globalement les pertes de chaleur de 57 %. Cette seconde étude explique, par conséquent, que les murs végétaux auraient bien un fort pouvoir isolant en été comme en hiver. Si vous disposez d’un mur recouvert de lierre, pensez-vous qu’il vous protège aussi du froid ou seulement de la chaleur ? Donnez-nous votre avis, ou partagez avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
C’est vrai qu’utiliser des plantes comme le lierre comme isolant est une très bonne idée et en plus c’est super écolo pour le coup. Mais personne n’est sans savoir que les plantes grimpantes comme le lierre abîment bien souvent les murs. Les racines risqueraient d’abîmer les façades et par conséquent d’engendrer des pbs d’humidité.
Du lierre comme isolant ? Je ne suis pas sur que cela soit l’idée du siècle. Le lierre attire énormément d’insectes et sur le long terme cela peut devenir gênant. De plus, c’est une plante qui retient aussi pas mal l’humidité et ça pourrait devenir un vrai pb pour certaines structures. Il serait bien d’évaluer tous les risques avant de propager l’info.
C’est vrai que le lierre est un super isolant naturel. Si celui-ci pouvait être plus utiliser en milieu urbain ce serait génial. Cela redonnerait un peu de verdure au ville pleine de bitume. Il permet également de contribuer énormément à la biodiversité dans les milieux urbains. Si seulement certain promoteur pouvait s’y intéresser.