En période de sécheresse et de restrictions d’eau, nous tentons de trouver des alternatives à l’eau potable qui provient de notre robinet. Parmi ces alternatives se trouve le forage d’un puits d’eau, qui permet de puiser l’eau dans les souterrains. L’eau est puisée directement dans les nappes phréatiques ou plus précisément dans des « veines d’eau », et remontée en surface grâce à une pompe immergée, ou de surface en fonction de la profondeur du puits. Le forage d’un puits nécessite des autorisations, mais une fois foré, l’eau qui en ressort nécessite surtout des analyses, si vous souhaitez la consommer. Eh oui, il n’est pas interdit de consommer l’eau d’un puits, à condition qu’un laboratoire agréé valide la sécurité sanitaire de l’eau puisée. Mais, pourquoi doit-on faire analyser son eau ? Et, quelles sont les analyses à pratiquer obligatoirement ? Je vais tout vous expliquer.
Pourquoi doit-on réaliser des analyses pointues de l’eau puisée ?
La raison d’obligation de ces analyses est assez logique, puisqu’elles visent à protéger notre santé. L’eau puisée peut être chargée de diverses substances toxiques, comme les nitrites, les nitrates, le plomb, ou encore l’ammonium. Certains polluants peuvent être présents dans les eaux souterraines, par le biais de l’agriculture, ou si le site a nécessité une dépollution avant construction, par exemple. De plus, si le puits est ancien, et qu’il a été relié à votre maison par des canalisations craignant la rouille, les dépôts peuvent aussi se déposer dans l’eau puisée. Si vous remettez en service un ancien puits, il est primordial d’effectuer des analyses avant de l’utiliser. Et, si votre puits est récent, il est conseillé de procéder à ces analyses une fois par an, de préférence à la fin du printemps.
Un domaine très réglementé
L’utilisation de l’eau d’un puits est encadrée par un règlement sanitaire pour deux raisons. La première étant de protéger votre santé et la seconde étant d’empêcher toute pollution des réseaux d’eau potable publics en cas de retours d’eau puisée dans le réseau. L’article L.1321-7 du Code de la Santé Publique encadre l’utilisation de l’eau prélevée dans les sols, à des fins de consommation humaine (alimentaire ou sanitaire). Lorsque vous souhaitez utiliser l’eau d’un puits pour la consommer ou l’utiliser dans la douche, vous devez faire une déclaration en mairie en vertu de l’article L.1321-1-II-3è du Code de la santé publique. La déclaration en mairie doit être accompagnée d’une analyse précise de l’eau prélevée, comme le mentionne l’arrêté du 11 janvier 2007. Dans cet arrêté, vous retrouverez l’intégralité des analyses nécessaires à la validation de la consommation de l’eau puisée. Les analyses doivent être effectuées par des laboratoires agréés, la liste se trouve sur le site du ministère de la Santé.
Quelles sont toutes les analyses nécessaires ?
Pour évaluer la potabilité de l’eau de pluie, plusieurs analyses doivent être réalisées. Il est essentiel de vérifier la présence de bactéries telles que Escherichia coli, les coliformes totaux et les entérocoques dans des échantillons de 100 ml. La qualité microbiologique de l’eau est également évaluée en mesurant les micro-organismes revivifiables à 22 °C et à 36 °C. Le pH de l’eau est contrôlé pour déterminer son acidité ou alcalinité, tandis que la conductivité mesure la capacité de l’eau à conduire l’électricité, un indicateur de la concentration en ions dissous. La présence de composés azotés comme l’ammonium, les nitrates et les nitrites est aussi analysée, car des concentrations élevées peuvent indiquer une contamination.
La dureté de l’eau, déterminée par les niveaux de calcium et de magnésium, ainsi que le titre alcalimétrique (TA) et le titre alcalimétrique complet (TAC), qui indiquent les concentrations en carbonates et bicarbonates, sont par ailleurs mesurés. Les niveaux de fer et de manganèse, la turbidité, les chlorures, les sulfates et le carbone organique total (COT) doivent être évalués pour une analyse complète de la potabilité. Les échantillons doivent être prélevés dans un flacon stérile de 500 ml et un flacon d’un litre en plastique, puis acheminés au laboratoire dans les 18 heures suivant le prélèvement, à une température de 5±3 °C. Ces conseils vous ont-ils été utiles ? Donnez-nous votre avis, ou partagez avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .