Je me souviens d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… Et, ce n’est pas de Montmartre que je souhaite vous parler, mais du temps où l’on compostait nos déchets, sans bac à compost ! Au fond du jardin de mon grand-père, se trouvait un tas qu’il appelait le « fumier ». En réalité, ce tas sur lequel il déposait tous les déchets de jardin, des morceaux de cartons, et les épluchures de la cuisine, était son compost, mais il ne l’appelait pas ainsi. Depuis la loi AGEC, le compostage est revenu « à la mode », mais nous ne souhaitons pas toujours investir dans un bac à compost. Je vous livre la méthode pour composter sans composteur, et vous allez découvrir que ce n’est pas très compliqué à mettre en place. C’est parti.
Un compost sans composteur
Le bac à compost est pratique, néanmoins il n’est pas obligatoire, car le compostage peut se faire dans un coin du jardin, simplement en entassant les déchets. Attention, il ne s’agit pas de les entasser n’importe comment, mais de manière qu’ils se décomposent rapidement pour devenir du compost. Pour ce faire, vous devrez alterner plusieurs types de déchets, en couches de 5 à 10 cm. Le bon équilibre de votre tas de compost dépendra des apports en matière brune (feuilles mortes, sciure de bois, marc de café) qui apportera le carbone à votre compostage. Vous devrez ensuite apporter de la matière verte qui produit de l’azote, que l’on trouve dans les résidus de gazons, de tailles d’arbustes, ou d’épluchures de légumes. De plus, il faudra apporter de temps à autre, un peu de terre du jardin, ou du compost mûr pour accélérer la décomposition d’autres biodéchets.
Comment s’assurer un tas de compost bien équilibré ?
Pour être équilibré, un tas de compost doit contenir des proportions correctes de matières brunes et de matières vertes. Ces proportions garantiront l’équilibre entre le carbone et l’azote. Pour ce faire, rappelez-vous de ce conseil : il faut deux fois plus de brun que de vert ! Par conséquent, plus de feuilles mortes ou de marc de café que de résidus de tonte ! Les autres gestes à réaliser sont l’aération et le retournement, mon grand-père s’armait d’une grande fourche et une fois par quinzaine, retournait son tas de « fumier ». Cette étape est primordiale pour éviter le pourrissement, et par ailleurs pour « nourrir » les bactéries qui ont besoin d’oxygène évidemment. Le tas de compost ne doit jamais être trop sec, ni trop humide, au risque de sentir mauvais et de ne jamais produire de compost.
Comment fabriquer votre compost sans composteur ?
Pour fabriquer un tas de compost maison, il est recommandé de l’installer à l’ombre, directement sur la terre pour favoriser la décomposition naturelle. Commencez par étendre une couche de 20 cm de matériaux grossiers comme des rameaux déchiquetés, de la paille ou des brindilles, qui assureront une bonne aération dès le départ. Ensuite, ajoutez une fine couche de terre, de vieux compost ou de farine d’algues pour activer le processus de compostage. Construisez votre tas en alternant des couches de 2 à 3 cm de matières vertes et de 4 à 10 cm de matières brunes.
Toutes les 20 à 25 cm, ajoutez de nouveau un activateur comme de la terre ou de la farine d’algues. Pour finir, recouvrez le tout de paille, de jute ou de carton pour protéger le tas des intempéries. Vous pouvez aussi opter pour un tapis de chanvre pour recouvrir le tas, je vous en parlais dans cet article. Il sera un formidable rempart contre l’invasion de moucherons. Ces conseils vous ont-ils été utiles ? Nous serions ravis de lire vos impressions ou de connaître votre expérience à ce sujet. Et, si vous constatez une erreur dans cet article, n’hésitez pas à nous l’indiquer. Vous pouvez cliquer ici pour publier un commentaire .