
Lorsque j’étais enfant, mon arrière-grand-père maternel avait un rituel immuable : lire le journal Le Parisien chaque matin, que mon arrière-grand-père rapportait avec le pain du jour ! Une lecture de quelques heures, puis le rangement du journal, sur la pile qui grossissait chaque jour dans la bibliothèque. Je m’interrogeais sur le fait qu’ils gardent leurs vieux journaux, mais j’ai rapidement compris qu’ils avaient une tout autre utilité que celle de les informer ! Outre le fait qu’ils servaient d’allume-feux, mon grand-père fabriquait avec ces vieux journaux, de petites bûches « gratuites » qui, après séchage dans le grenier, étaient utilisées l’hiver. Et, c’est toujours possible aujourd’hui avec des journaux bien sûr, mais également un peu de patience. Prêts à essayer ? Je vous explique tout, étape par étape.
Préparation des journaux : la base de vos bûches
Chez nous, la fabrication des bûches se faisait au jardin, et nous partions avec nos sacs remplis de journaux uniquement. Les magazines en papier glacé que lisaient ma grand-mère n’avaient pas bonne presse pour mon grand-père ! D’ailleurs, il est totalement déconseillé d’utiliser du papier glacé, exclusivement du « vrai journal ». Une fois au jardin, les journaux étaient effeuillés puis chaque feuille pliée en quatre dans un grand fût bleu. Nous versions alors de l’eau de pluie récupérée pour recouvrir le tas de journaux. Le fût était couvert d’un linge, et nous revenions deux jours plus tard, pour commencer la fabrication. Parfois, il ajoutait une goutte de liquide vaisselle ou quelques cuillères de farine. Apparemment, cela permet au papier de se lier plus facilement ensuite. Nous passions alors à l’étape de la fabrication, le mercredi après-midi avec mon frère et ma cousine.
Frappez, roulez et pressez : donner forme à vos bûches
Pour cette étape, nous prenions chaque journal puis nous le posions sur une planche. Avec de petits maillets en caoutchouc, semblables à ceux utilisés pour planter les sardines de la tente, nous frappions doucement le papier pour retirer l’eau et le comprimer. Cela permet de briser les fibres et de créer une structure homogène. Ensuite, il fallait enrouler le journal autour d’une tige filetée de petit diamètre, mais cela fonctionne aussi avec une cheville ou un goujon… Plusieurs feuilles humides enroulées autour venaient concevoir une bûche humide, qu’il fallait presser une fois l’enroulage terminé. La dernière étape consistait à retirer la tige sans déchirer le papier !
Dernière étape : le séchage !
Nos bûches étaient placées dans une caisse en plastique puis mon grand-père les montaient dans le grenier ou les laissaient au jardin en été. En effet, en été, une journée en plein soleil peut suffire, mais par temps froid ou humide, cela peut prendre plusieurs semaines. En réalisant cette petite activité chaque mois de l’année, mes arrière-grands-parents économisaient sur leur stock de bois. Ils avaient toujours à disposition quelques bûches de papier journal, utilisées surtout à l’allumage du poêle qui trônait dans leur petite salle à manger !
Une dernière astuce ? Pour améliorer leurs performances, pourquoi ne pas ajouter du marc de café ou des aiguilles de pin pendant la fabrication ? Cela peut augmenter la chaleur dégagée et ajouter un agréable crépitement. Alors, prêts à organiser une petite activité ludique et utile les mercredis après-midi avec vos enfants ou vos petits-enfants ? Ce sujet vous intéresse ? N’hésitez pas à nous donner votre avis, ou à partager avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .